A quand le prochain congrès de l’Union des forces de changement (UFC)? C’est la question tabou qu’il ne faut pas poser actuellement à ses membres, bien qu’elle soit sur presque toutes les lèvres.
La dernière fois que l’Union des forces de changement a organisé une assemblée générale élective, beaucoup de militants ne s’en souviennent pas. La situation est devenue telle que peu veulent s’aventurer sur ce terrain, pourtant légitime.
Mésentente
Depuis la crise qui a provoqué sa déflagration en 2010, après la signature de l’accord dit des braves avec le régime cinquantenaire, le parti à la couleur jaune, fondé quelques semaines après donc la fameuse Conférence nationale souveraine (CNS), peine à retrouver sa dynamique d’antan.
Confrontée également à des problèmes relationnels entre ses cadres, cette formation politique, jadis très populaire dans le pays, donne l’impression aujourd’hui d’être traversée par au moins deux courants : la vieille garde face à la jeune génération. La première fait tout pour prendre le contrôle total du parti. La seconde tente de faire passer ses idées.
Il s’est alors créé un statu quo qui bloque le fonctionnement normal de l’UFC à tel point que les actions que certains de ses députés mènent sur le terrain risquent de ne porter leurs fruits au moment opportun.
Futur congrès
Depuis 2010, l’UFC est dirigée par un bureau provisoire, mis en place après la scission et dont la direction est toujours assurée par Gilchrist Olympio. A chaque fois qu’une idée d’une assemblée générale extraordinaire germe, elle est aussitôt enterrée. Pourquoi ? Probablement « parce que toutes les conditions ne sont pas encore réunies », nous confie un ancien membre du bureau national sans pour autant nous décliner ses « conditions » dont il parle.
Actuellement, la question est sur le tapis. Bien que personne ne connaisse la date exacte du prochain congrès, les potentiels candidats aux postes de responsabilités se préparent. « Le fait de ne pas connaître quand exactement il aura lieu fait que nous ne savons pas quoi dire à nos militants de base lorsqu’ils nous posent la question », déplore un président fédéral ayant requis l’anonymat. « Les élections régionales arrivent à grands pas, ce serait bien que l’UFC se dote d’une nouvelle force dirigeante afin de mieux les préparer et tenter de gagner le maximum de conseillers régionaux », reprend-il.
Quid de Gilchrist Olympio?
Tout porte à croire que l’organisation d’un congrès n’est pas le premier souci du président national. En effet, il y a quatre ans, l’opposant octogénaire se retirait de la vie politique, demandant « un retour aux fondamentaux de la Constitution de 1992 ».
« L’avenir de l’UFC, de la contestation politique, et du Togo, devront demain être imaginés et poursuivis par des jeunes hommes et femmes de moins de 80 ans », ajoutait-il, comme pour tourner la page d’un demi-siècle de lutte politique.
Sauf que sa succession peine à se mettre en place. Bien que vivant aujourd’hui à Accra, un peu loin des « togolaiseries », il continue de jouer, plus ou moins, le rôle de figure tutélaire du parti. C’est dans ce cadre d’ailleurs que le député Sena Alipui, troisième vice-président de l’Assemblée nationale, s’est rendu auprès de lui à Paris, tout récemment, pour lui rendre compte de l’actualité sociopolitique du pays, des activités de l’UFC, entre autres.
Faute d’un candidat naturel pour prendre sa succession, l’UFC reste aujourd’hui un parti tétanisé malgré les bonnes volontés de certains de ses cadres de faire évoluer la donne. En coulisse, certains ténors préparent leur candidature.
L’autre affaire qu’il va falloir solder avant l’éventualité d’un congrès est relative au fonds public alloué au parti politique. A l’UFC, certains ont fait main basse sur cette enveloppe. Nous y reviendrons sur cet aspect particulièrement.
Source : icilome.com