« Ce parti politique pour le moment n’existe pas. Ceux qui sont membres des instances du CAR et qui ont quitté pour aller créer les FDR, à commencer par Me Apevon lui-même, n’ont pas encore démissionné. Je suis le Secrétaire national du CAR et c’est moi qui garde la mémoire de cette formation politique. Ils n’ont pas encore démissionné du CAR. A partir du moment où les gens n’ont pas démissionné, comment voulez-vous que je les considère comme membres d’un autre parti ? ». Ainsi s’exprimait Jean-Joel Kissi le dimanche 29 janvier dans l’émission « Plateau de la Semaine » sur la TVT.
On croyait la crise au CAR terminée depuis la création des Forces démocratiques pour la République ( FDR) et le retour de Me Yawovi Agboyibo à la tête du CAR ( Comité d’Action pour le renouveau). Visiblement, le clan du Belier noir n’est près de lâcher Me Apevon et les siens, même après les avoir éjectés des instances du parti. Cette déclaration de Jean-Joel Kissi a de quoi surprendre, même si elle trouve un fondement dans la charte de création des partis politiques.
Le Secrétaire national du CAR n’ignore tout de même pas que cette situation s’est déjà posée à d’autres formations politiques et que, dans un cas comme dans un autre, les dissidents n’ont jamais démissionné. On a suivi ici le feuilleton de la transformation du RPT en UNIR, tout comme la crise au sien de l’UFC qui a conduit Jean-Pierre Fabre et ses lieutenants à lancer l’ANC sans avoir démissionné du parti de Gilchrist Olympio.
Pendant qu’on y est, peut-on nous dire si Me Apollinaire Madji Yawovi Agboyibo jadis membre du Comité central du RPT, avait démissionné de ce parti avant la création du CAR dans les années 1991 ? Cette sortie de Kissi cache une inquiétude au CAR. Il est incontestable que l’arrivée sur l’échiquier politique des FDR constitue une menace pour le CAR dans ce qui reste de son fief le Yoto, mais particulièrement le Vo.
Le fait que cette déclaration vienne de Jean Joel Kissi, député du Vo, n’est pas anodin. Si Me Yawovi Agboyibo a encore des appuis solides dans le Yoto, il n’est pas de même de son bouillant collaborateur qui doit désormais jouer sa survie politique face à Me Paul Dodji Apevon dans le Vo. Autant dire que la rivalité va s’accentuer à l’approche des législatives de 2018.
Le Président fondateur et ses serviteurs ne lâcheront pas de si tôt Apévon et ses amis.
Source : L’Alternative No.587
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