Togo-Le pragmatisme ivoirien face au jusqu’au-boutisme togolais

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Le combat politique est une confrontation d’idées et de vision. Même s’il conduit quelques fois à des dérives sanglantes, certains peuples en Afrique commencent par comprendre qu’il est indispensable d’aller de l’avant en faisant de la réconciliation une réalité. En la matière, la Côte d’Ivoire fait figure de modèle au moment où le Togo continue de s’enliser dans les ressentiments.

La réconciliation ne saurait être un vain mot. Les événements qui s’étaient déroulés au pays de feu Houphouët-Boigny au lendemain des élections présidentielles de 2010, n’auguraient rien de bon pour l’avenir de cette nation. Une profonde division géographique, sociale et psychologique a chamboulé le quotidien des Ivoiriens. L’aboutissement de tout ceci a été l’arrivée d’Alassane Ouattara au pouvoir et l’extradition de ses adversaires Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé à la Cour Pénale Internationale. Outre le procès à cette cour internationale, ces deux hommes avaient été jugés et condamnés par les instances judiciaires de leur propre pays.

Pourtant, au lendemain de leur acquittement par la CPI, ces deux hommes et les autorités ivoiriennes actuelles ont instauré un dialogue ayant abouti au retour en Côte d’ivoire de l’homme de Gagnoa en juin de l’année dernière. Celui de son compère Charles Blé Goudé est annoncé sur le 26 Novembre prochain.

M. Laurent Gbagbo, dès son retour, a repris ses activités politiques avec en plus des rencontres avec le président Alassane Ouattara et le doyen Henri Konan Bédié. Son ex épouse Simone Gbagbo, entre temps condamnée par la justice, a recouvré ses droits civils et politiques. Il faut reconnaître à l’administration Ouattara la concrétisation de la volonté de réconcilier les Ivoiriens, une volonté qui contraste énormément avec les “vaines déclarations” des autorités togolaises en la même matière.

Au-delà de toutes les idées et calculs qu’on peut prêter aux politiciens, il faut avouer que l’image de Gbagbo Laurent, Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié ensemble produit nécessairement un effet d’apaisement sur l’opinion publique nationale.

Ce genre de scène relève d’un rêve utopique quand on observe la scène politique togolaise où plusieurs acteurs politiques sont jetés en prison et d’autres contraint de s’exiler. En dépit de tout ce qui a été le passé, est-ce que l’administration de Faure Gnassingbé peut mettre en place les conditions de retour au Togo d’AGBEYOME KODJO, de TIKPI ATCHADAM et compagnies ?

Quand on a à l’esprit les situations de Sieurs OMOLOU, DJIMON ORE, KPATCHA GNASSINGBE et autres qui croupissent en prison actuellement, on est tenté de dire que la réconciliation « chantée » au Togo manque cruellement de rythme. Est-ce que le vieux doyen ivoirien pourrait sérieusement recommander à son jeune doyen togolais de lui emboîter le pas ? L’histoire montre que les peuples qui ont su renaître des cendres de leur incompréhension d’antan, prennent généralement un envol certain.

Source : icilome.com