Togo : Le pouvoir Faure Gnassingbé ne tient plus qu’à un fil !

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D’aucuns à Lomé diront par raillerie que Faure ne voit pas le rapport. Et pourtant, le rapport est visible à l’œil déshabillé et le message clair comme de l’eau de bonne source. Les populations togolaises dans leur majorité sont fatiguées d’être méprisées, tournées en bourrique à longueur de temps et surtout lassées de l’incapacité du gouvernement à proposer une autre alternative que celle en cours à Lomé et surtout à faire rêver.

Togo : Le pouvoir Faure Gnassingbé ne tient plus qu’à un fil !

Grèves à répétition par ici, scandales au sein de l’exécutif où un ministre comme Ninsao Gnofam s’est même permis de narguer les Togolais par ses déclarations teintées d’une forte dose d’arrogance et mouvements des populations par là, des ingrédients se réunissent pour que l’exécutif actuel libère le plancher.

Ah oui, le gouvernement togolais actuel ne fait pas l’affaire. Il y a longtemps que nous autres avons su qu’un exécutif hémiplégique ne peut produire des résultats escomptés. Prenons par exemple le cas du ministre Ninsao Gnofam, le seul ministre du gouvernement comme certains à Lomé l’appellent par raillerie. Celui-ci a déclaré sans vergogne devant l’hémicycle que l’entreprise CECO a pris l’argent du contribuable pour s’offrir des équipements. Sous d’autres cieux, ce ministre également cité dans l’affaire des 10 milliards de commissions et retro commissions de la route Lomé-Vogan-Anfoin serait poussé à la sortie depuis. Une entreprise privée qui attend bonnement l’argent du contribuable pour s’équiper et exécuter les travaux, c’est au Togo qu’on voit ça. Sur quelle base a-t-elle gagné le marché si elle n’a pas d’équipements nécessaires? Le patron de l’Autorité de Régulation des Marchés Publics (ARMP), René Kapou, est aussi intéressé par l’affaire, lui qui multiplie à l’heure actuelle les séminaires de formation mais qui ne voit que du feu à chaque attribution de gros marché. Et que dire du ministre de l’Administration Territoriale Payadowa Boukpessi qui est devenu un laquais du président de la délégation spéciale de la préfecture du Golfe Kossi Agboka. Un gouvernement rempli de têtes qui ne pensent avant tout qu’à leur ventre. Passons.

Les mouvements en cours dans la capitale togolaise, Lomé, et un peu partout à l’intérieur du pays, mouvements qui ont occasionné d’ailleurs un mort déjà enterré et des blessés graves, sont le signe d’un ras-le-bol et d’une exaspération. Le message est aussi clair et limpide. Mais comme à son habitude, Faure restera de marbre et va encore traîner les pieds avant de prendre les décisions qui s’imposent. Il sera lent à la détente jusqu’à pourrissement de la situation.

Qui parmi sa dizaine de conseillers et de proches pour lui dire la vérité, celle selon laquelle, ce gouvernement ne pourra faire l’affaire jusqu’aux législatives de 2018? En quoi un exécutif qui traîne des tares et dans lequel des ministres mouillent régulièrement la barbe, oh pardon, l’encre d’une partie de la presse pour soigner leurs images avec des articles dirigés et recommandés, peut conduire les Togolais à bon port ? Parlant de ces ministres, celui en charge des Infrastructures et des Transports Ninsao Gnofam avec les quelques millions qu’il a versés pour qu’on le couvre dans la presse en sait quelque chose.

Au pays, un adage d’un milieu du nord dit que c’est quand un tam-tam veut s’éclater qu’il fait beaucoup de bruits. Avant Ninsao Gnofam, son pote et ex-argentier Adji Otèth Ayassor s’y était beaucoup essayé pour au final être débarqué de son poste. A ce propos, il faut souligner que la partie de la presse qui a accepté de jouer le jeu moyennant espèces sonnantes oublie que, c’est quand les ministres sont en difficulté et craignent une éjection, qu’ils se ruent vers les journaux pour soi disant les défendre. Sinon, en temps normal et dans les conditions normales de pression et de température, n’est-ce pas que ces hauts commis de l’Etat sont introuvables et fuient la presse comme d’une peste ?

Comme nous le disions tantôt, le signal est déjà envoyé en direction de qui l’on sait. Il revient à ce dernier de prendre la mesure de la chose et de décider pour sortir le Togo de l’ornière. Faure peut beau multiplier des séminaires gouvernementaux tant que ses ministres n’auront aucune vision à leurs maroquins respectifs, ça ne marchera pas. Sinon, en neuf ans d’exercice, une ministre comme par exemple Cina Lawson a apporté quel changement dans son département? Pour la petite histoire, Cina Lawson, celle que beaucoup ne voyaient pas à un poste ministériel, est toujours attendue à l’hémicycle pour dire aux Togolais ce qu’elle fait exactement depuis qu’elle est à la tête du ministère des Postes et de l’Economie numérique.

Et la toute puissante directrice de cabinet du Président et ministre en charge du Développement à la base Victoire Tomégah Dogbé. Il convient de dire à celle-ci combien il est important d’opérer des changements structurels et profonds pour que la majorité bénéficie des fruits du pays. C’est bien d’accorder des prêts d’un million de F CFA aux jeunes entrepreneurs pour développer des affaires et d’en faire large écho sur la télévision nationale (TVT) mais c’est encore mieux si elle-même et d’autres cessent de ramasser jusqu’au fond de la marmite. Victoire Dodgbé n’a qu’à dire la main sur la conscience si le montant de ces petits prêts que nous considérons d’ailleurs comme des coups isolés dans un immense désert peuvent changer la vie d’une grande partie des Togolais. Personne n’est dupe, ce n’est pas en jetant à chaque fois des miettes aux autres et en refusant de poser les vrais jalons du changement, de la renaissance qu’on fera décoller le pays.

Si Faure croit que le Lynx raconte de n’importe quoi, il peut continuer à garder son calme olympien habituel ou à maintenir les mêmes têtes qui énervent les Togolais dans son gouvernement, la suite des événements situera tout le monde.

Source : [03/03/2017] Anicet Moutouari, Lynx Togo

27Avril.com