« Les dictatures sont les premières à désarmer leurs concitoyens car l’arme, c’est le pouvoir » – Oscar Fresynger
La promotion des détonations et crépitements comme moyen de conquête du pouvoir, c’est un exercice dans lequel excelle la dynastie Gnassingbé. Pourtant, à l’instar d’Eyadéma son défunt père, Faure Gnassingbé a toujours su bluffer la communauté internationale sur son prétendu attachement à la paix. Au mépris des règles constitutionnelles organisant la vacance du pouvoir au Togo, il avait été installé sur fond de contestations sévèrement réprimées sur le fauteuil présidentiel, par un quarteron d’officiers, à l’annonce du décès de son père.
Dénonçant constamment des menaces imaginaires, ce régime de père en fils n’use que de supercheries politiques, alternant dialogue, juridisme implacable et force brute au gré des circonstances et de ses humeurs. Mais par-dessus tout, lorsque tous les autres moyens se révèlent inefficaces à assouvir ses desseins malsains, c’est l’usage de la force dans des proportions jamais soupçonnées qui parachève le « sale boulot ». Ne dit-on pas que c’est la fin qui justifie les moyens ? Faure Gnassingbé et son défunt père, de parfaits Machiavéliens !
C’est un truisme, au commencement de la dynastie des Gnassingbé, était la force brute. Sylvanus Olympio, président élu du Togo, avait été assassiné par Gnassingbé 1er. Un crime odieux qui actait ainsi le 1er coup d’Etat en Afrique noire francophone et qui sera le détonateur de tous les événements à la suite desquels il captera en 1967 le pouvoir, pour ne plus jamais le quitter…jusqu’à ce que la mort ne les sépare. Et cette force brute sera avec cette dynastie. En effet, comme il est écrit que les Gnassingbé ne sauront accéder au pouvoir ni le conserver sans verser le sang de leurs compatriotes, l’opinion nationale et internationale ont été témoins de la barbarie ayant précédé l’ascension de Faure Gnassingbé au Saint Graal. 500 morts au bas mot.
Et voilà qu’en plein débat samedi dernier sur la chaine africa24, l’un des conseillers du chantre autoproclamé de la paix, Christian Trimua, commet cette bourde en répliquant en des termes suivants à son vis-à-vis qui dénonçait les conditions dans lesquelles Faure Gnassingbé avait accédé au pouvoir en 2005 : « Si vous êtes capables, prenez, vous aussi, les armes pour accéder au pouvoir ». Emanant d’un juriste, qui plus est, ancien Secrétaire d’Etat auprès du ministère de la Justice, chargé des Relations avec les Institutions de la République, de tels propos sont absolument scandaleux et constituent non seulement une apologie de la violence, mais aussi de la guerre civile.
Mais, il n’a fait que traduire une réalité qui s’est distillée dans l’imaginaire collectif des tenants du pouvoir : « le pouvoir est au bout des armes ». Les élections ne sont et ne resteront donc qu’une farce démocratique au Togo sous les Gnassingbé, selon eux. Comprenne qui pourra. Christophe Tchao, le du groupe parlementaire RPT/UNIR s’était lancé aussi quelques jours plus tôt, dans cette forme à peine voilée d’apologie de la guerre civile : « Si le Togo brûle, nous brûlerons tous avec ». Rien de vraiment étonnant lorsqu’on sait que, tout en finançant même la paix par le jeu de concerts gratuits, Faure Gnassingbé himself semble décidé à semer le chaos au pays. « Moi ou le chaos », c’est le sens de son jusqu’au-boutisme. Car à proprement parler, il ne connaît que ce langage, celui de la force…
Meursault A.
Source : Liberté
27Avril.com