Togo : le parti présidentiel dans les rues de Lomé en réponse aux manifestations de l’opposition

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Quelques jours après les manifestations de l’opposition, le parti Union pour la République (Unir) – au pouvoir – a organisé mardi une démonstration dans les rues de Lomé pour soutenir le président Faure Gnassingbé.

La réponse du berger à la bergère ne s’est pas fait attendre et le bras de fer entre pouvoir et opposition est désormais bien lancé, alors que se profilent les élections législatives et locales de 2018. Ce 29 août, la capitale togolaise s’était parée de bleu et de blanc, aux couleurs de l’Union pour la République (Unir), le parti au pouvoir.

Réunis à Lomé cinq jours plus tôt, les délégués du parti avaient décidé d’organiser trois jours de marche dans les grandes villes du pays les 29, 30 et 31 août, en réaction aux manifestations organisées par l’opposition qui avaient fait parler d’elles le 19 août et qui avaient entraîné des violences policières et la mort de deux personnes à Sokodé.

« À la suite de ces tristes événements, nous assistons à une vague de discours outrageants, des appels à la haine, à l’intolérance et à la révolte », ont déclaré les responsable d’Unir à l’issue de la manifestation d’aujourd’hui. Dans le viseur des militants d’Unir se trouve surtout le Parti national panafricain (PNP), principal organisateur de l’événement du 19 août.

Aujourd’hui, les dizaines de milliers de manifestants pro-pouvoir ont défilé sans heurts dans les rues de la capitale, avec à leur tête le Premier ministre, Komi Sélom Klassou, des membres du gouvernement et des cadres du parti.

Des affrontements qui se poursuivent sur les réseaux sociaux

Sur les réseaux sociaux, sympathisants et opposants au régime de Faure Gnassingbé se livrent également bataille par clichés interposés. Les premiers souhaitent montrer le succès d’une manifestation à laquelle auraient pris part près de 100 000 personnes, selon les organisateurs. Les seconds veulent montrer à l’opinion que les « marcheurs d’Unir ont été convoyés vers Lomé » et accusent le parti de les avoir « payés près de 10 euros chacun ».

Certains opposants, comme Gerry Taama, ont dénoncé la présence du Premier ministre et des membres du gouvernement dans le cortège, qui plus est un jour ouvrable. Il souligne que le ministre de l’Administration territoriale lui-même a déploré, dans un communiqué publié ce 29 août,  que les manifestations soient organisées les jours de la semaine par les partis politiques. Cela « perturbe gravement le fonctionnement de tous types d’activités professionnelles ».

En réponse à cette critique, « Unir a décidé d’annuler les marches prévues les 30 et 31 août », selon un cadre de la formation politique. Idem du côté de l’opposition qui avait appelé, il y a quelques jours, à d’importantes manifestations le 30 et le 31 août pour « en finir avec le régime RPT/Unir ». Elle a finalement décidé de les déprogrammer pour, selon un militant du PNP, « laisser la rue à Unir et éviter des affrontements ».

Une accalmie de courte durée avant le retour annoncé de l’opposition dans les rues les 6 et 7 septembre prochains ?

Jeune Afrique