Le Parlement togolais a adopté lundi soir un nouveau code pénal qui prévoit des peines de prison de six mois à deux ans ferme pour certains délits de presse, mettant ainsi fin à dix ans de dépénalisation criminelle. Une régression inacceptable pour les syndicats de journalistes.
Adopté lundi 2 novembre dans la soirée, le nouveau code pénal est déjà critiqué. Huit organisations de journalistes ont dénoncé mardi 3 novembre dans un communiqué un texte qui porte les « germes liberticides de la presse ».
En cause, l’article 497 du nouveau code. Celui-ci indique que « la publication, la diffusion ou la reproduction par quelque moyen que ce soit de nouvelles fausses, de pièces fabriquées, falsifiées ou mensongèrement attribuées à des tiers lorsque, faite de mauvaise foi, elle trouble la paix publique ou est susceptible de la troubler, est punie d’une peine d’emprisonnement de 6 mois à 2 ans et d’une amende de 500 000 à 2 millions de F CFA (750 à 3 000 euros) ou de l’une de ces deux peines ».
Les huit organisations de journalistes soulignent « la gravité de cette nouvelle manœuvre des autorités togolaises à museler la presse »
Les huit organisations de journalistes « prennent à témoin les institutions nationales et internationales, les partenaires en développement, les représentations diplomatiques et les organisations internationales de presse sur la gravité de cette nouvelle manœuvre des autorités togolaises à museler la presse ».
Appel à manifester
Elles invitent « les journalistes et des défenseurs des droits de l’homme, ainsi que les partisans de la liberté d’expression à se mobiliser pour des manifestations à venir en vue de combattre les dispositions prédatrices de liberté de presse contenues dans ce code pénal ».
Un code de la presse et de la communication adopté en août 2004 par les députés avait exonéré de peine criminelle les délits de presse, seulement passibles d’amendes identiques à celles prévues par le nouveau code pénal.
Composé de 1 205 articles, le nouveau Code pénal remplace celui adopté en 1980, qui comportait des carences, notamment l’absence de définition de certaines infractions et l’absence d’incrimination de nombreuses infractions prévues par les conventions internationales signées par le Togo.
Jeune Afrique