Le régime du RPT/UNIR aime dilapider les fonds de l’État dans de basses besognes et dans le mensonge. Et inutilement.
Dans un rapport tronqué remis au gouvernement américain, Faure Gnassingbé et ses ouailles croient tromper Donald Trump et son administration en réduisant la crise politique togolaise à un phénomène islamiste et djihadiste.
Sur 36 pages, les concepteurs de ce torchon ont compilé un tissu de contre-vérités, de fausses informations, accusant les populations togolaises, les partis politiques surtout le Parti national panafricain (PNP), son président Tikpi Atchadam, certains activistes dont ma personne (citée plusieurs fois dans ce brûlot), d’inciter les Togolais à la haine, à la désobéissance de l’ordre préétabli par les autorités, de vouloir porter atteinte à la sûreté de l’État, bref d’appeler à semer le chaos dans le pays.
Le tissu de mensonge dit également qu’il est demandé de s’attaquer à l’armée et aux membres des familles des corps habillés. Ce qui évidemment sort de l’imagination fertile de ceux qui retiennent le Togo en otage depuis bientôt 51 ans.
La Constitution togolaise, l’actuelle tripatouillée sur laquelle se fonde la dictature pour pérenniser le pouvoir de l’usurpateur Faure Gnassingbé, recommande en son article 150 que chaque citoyen a le devoir de défendre la patrie lorsqu’elle est en danger. Elle nous demande de rester actif et de nous mobiliser pour rétablir l’ordre républicain et la démocratie lorsque les forces du mal s’en prennent à notre nation.
Et la minorité pilleuse et tous ceux qui gravitent autour du régime cinquantenaire, refusant toute avancée démocratique, confisquant tous les pouvoirs en les concentrant entre les mains de quelqu’un qui a massacré au bas mot 500 de ses compatriotes dans un bain de sang en 2005 pour s’accaparer du trône, sont un véritable danger pour la République et de ce fait doivent, conformément aux recommandations de notre Loi fondamentale être combattus.
Dans sa feuille de chou, le gouvernement a sciemment omis de mentionner les répressions systématiques des manifestations de l’opposition à travers le pays. Il a également « oublié » de préciser que sur ordre de son ministre de la sécurité Yark Damehane, de son ministre de la défense Faure Gnassingbé, ordres furent donnés de tirer à balles réelles sur des manifestants aux mains nues, de tirer sur des écoliers manifestant pour le retour de leurs enseignants dans les écoles suite à leur mouvement de grève, d’abattre des enfants dans les rues de Mango, Bafilo, Sokodé et Lomé.
Les cancres de la République feignent de ne pas savoir qu’au Togo, ce sont les militaires et les forces de sécurité qui détiennent les armes et en font un usage abusif depuis plus de 50 ans déjà.
Les auteurs de ce torchon devraient préciser que par trois fois (à Témédja dans un camp militaire, dans Jeune Afrique et dans son message à la nation le 3 janvier 2018) le despote Faure Gnassingbé avait incité les militaires à s’en prendre aux manifestants tout en menaçant ceux des corps habillés qui désobéiraient à ses ordres.
Ces scribouilleurs n’ont pas mentionné non plus les noms de leurs activistes qui non seulement s’attaquent à l’opposition, à ma personne et aux activistes au quotidien sur les réseaux sociaux, mais débitent leur haine et appellent à ce que les militants du RPT/UNIR et les forces de l’ordre s’en prennent à nous.
Enfin amnésiques qu’ils sont, ils ont volontairement oublié de dire que leur mentor et le pouvoir pourri togolais ont déversé et déversent toujours dans le pays les milices qu’ils prennent soin d’armer pour venir en appui aux militaires et aux forces de l’ordre afin de massacrer et tuer tous ceux qui contestent la République bananière instaurée dans notre pays.
Pour leur gouverne, le gouvernement américain n’a pas besoin de ce torchon pour distinguer le vrai du faux et prendre la réelle mesure de la crise togolaise et de ceux qui sont les réels djihadistes, les fauteurs de trouble et ceux qui incitent à la haine tribale, à la destruction de notre État et ceux qui s’adonnent à la méchanceté gratuite contre les citoyens.
On peut beau citer ma personne, reprendre mes écrits et ceux d’autres activistes engagés dans le rétablissement de la démocratie au Togo comme appelant à renverser la dictature, cela ne saurait guère détourner les Américains de voir tous les peuples, y compris les Togolais, jouir de la liberté et de la démocratie.
Chaque année, le Département d’État américain sort un rapport sur la situation des droits de l’homme dans le monde et une bonne place est toujours consacrée au Togo, champion toutes catégories confondues dans les violations systématiques et répétées des droits humains.
Ce torchon est donc une perte de temps et d’argent. Il ne démotive guère, bien au contraire. Cela signifie que nous sommes sur le bon chemin et que nous dérangeons.
Les Américains avec le plus puissant service de renseignement au monde, savent tout, voient tout. Ils vous donneront bientôt la réponse à travers leur rapport et celui de leurs organisations dont Human Right Watch.
Anani Sossou
27Avril.com