On sait les militaires togolais violateurs des droits humains. On les sait grands adeptes de voies de fait. De longue date. Mais des militaires devenus chasseurs assoiffés de sang de leurs concitoyens, voilà qui rend le tableau plus complet, plus dégoûtant. Car si le Togo était une forêt, les militaires s’érigeraient en chasseurs inexorables.
Les Togolais, eux, se contenteraient de leur statut de proie sans cesse mis à rude épreuve et soumis aux exactions les plus abjectes. Les Togolais, depuis brimés par cette horde effrénée, vont hélas, continuer d’éprouver les affres de méchanceté que n’a de cesse de distiller un corps tout, sauf républicain. Et ce n’est pas la fâcheuse situation qui se produit depuis dimanche 9 décembre qui va édulcorer le martyre.
Le piège qu’ils tendent à leurs propres concitoyens vient s’ajouter à une série de faits d’arme. Faits d’armes qui sont d’une sauvagerie qui n’a d’égale que leur mentalité de militaire affranchis de toute discipline, de toute bienséance. Désormais, leurs actes font davantage penser à une vie de la jungle qu’à celle qu’on mène dans une cité. C’est dire si on a depuis dépassé le seuil de l’arbitraire. Depuis le dimanche 9 décembre, donc, ces militaires ont trouvé dans les dessous du grand pont d’Agoè un repaire, d’où ils observent traîtreusement les passagers pour ensuite leur courir sus.
Une embuscade, un guet-apens tendus et dont les Togolais sont victimes, tous âges confondus. Pour peu que ceux-ci descendent d’un véhicule ou en attende un autre une fois le pont dépassé, les militaires sortent de leur cachette et, tels des braconniers à l’affût, en quête d’on ne sait quel gibier, s’en prennent rudement à leurs « ennemis ».
Ces militaires opèrent à partir de 18 heures 30, lorsque la soirée fait place à l’obscurité. Bastonnade, coups et blessure, tout est bon pour étourdir les pauvres passants et les emporter ensuite vers des destinations inconnues. On reconnaît là nos militaires… Pourquoi autant de barbarie gratuite ?
Source : Le Correcteur
27Avril.com