Togo : Le gouvernement face aux promesses non tenues

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L’actuel gouvernement fera d’ici peu place à un nouveau conformément à la loi. Que retenir du passage du gouvernement Klassou. Quid de son bilan après cinq années d’exercice? En tout cas, pour la plupart des observateurs, l’ère Klassou a été essentiellement marquée par des acquis, des engagements, mais aussi des promesses non tenues. Les affaires des scanners, de l’Hôpital St Pérégrin, de la Cité Mokpokpo pour ne citer que celles- là sont encore vivaces dans les esprits…

Pour séduire son électorat, les candidats à l’approche des élections sont prêts à tout. Promesses à l’eau de rose par ci, engagements par-là bref, ces prédateurs politiques usent de tous les moyens pour attirer leur proie. Une fois élus, ces promesses peines à se concrétiser et ne sont parfois jamais réalisées. Au Togo, cette pratique est la marque de fabrique du régime en place. Du chef de l’Etat en passant par les membres du gouvernement.

Les retraités se sont sentis bernés…

Ce sont les personnes du 3ème âge qui se plaignent à la fin du troisième mandat de Faure Gnassingbé. Le Chef de l’Etat leur avait fait des promesses qui n’ont jamais vu le jour.

Dans son allocution prononcée devant les députés le 26 Avril 2019, Faure Gnassingbé a promis l’effectivité de l’allocation de départ à la retraite qui avait été supprimée depuis plus de dix ans, dès janvier 2020 : « Nous restons attachés à la recherche de l’amélioration des conditions de vie des citoyens… Dans la même dynamique, le gouvernement intensifiera les consultations et engagera les études actuarielles nécessaires pour la reprise – toujours dès janvier 2020 – de l’allocation de départ à la retraite, d’une façon soutenable et compatible avec la poursuite des efforts d’assainissement de nos finances publiques … » avait-il déclaré.

Sept mois plus tard, la mesure n’est toujours pas mise en œuvre. Cette nouvelle avait été d’un grand soulagement pour beaucoup de retraités qui, depuis des années arrivent difficilement à joindre les deux bouts. Ce moment de crise ne fera qu’aggraver leur situation déjà pénible.

Faure Gnassingbé est pointé du doigt pour promesse non tenue.

Ensuite vient, le numéro 2, Komi Klassou Sélom le chef du gouvernement ne s’avère pas lui une référence en matière de promesses tenues.

L’actuel premier ministre Komi Klassou dans sa première déclaration de politique générale (DPG) servie le 25 juin 2015 toujours aux députés avait abordé la question des logements sociaux. Le projet de « Cité Mokpokpo » lancé par le gouvernement à l’endroit des fonctionnaires.

Dans sa déclaration, il faisait savoir que la construction des 600 logements sociaux dans le quartier d’Adidogomé avançait à grand pas et qu’ainsi après ce projet pilote, un second volet sera entamé avec la construction de 2500 logements sociaux, l’objectif global étant de construire 5000 logements sociaux par an d’ici à 2020.

Aujourd’hui, non seulement les premiers logements ne sont pas toujours livrés, mais aussi leur coût est exorbitant.

Selon le ministre de l’Urbanisme de l’habitat et du cadre de vie d’alors, Fiatuwo Kwadjo Sessenou, ce projet dénommé «Cité Mokpokpo» est destiné seulement aux fonctionnaires d’État. De ce fait, les Togolais vivant en dessous du seuil de pauvreté, les plus nombreux d’ailleurs, sont laissés pour compte.

La fabuleuse affaire des Scanners…

L’avènement de la Covid-19 a mis à nu les irrégularités existantes dans les différents secteurs notamment dans le système de soins de santé. Les hôpitaux, se sont révélés être en défi important de matériels tels les appareils respiratoires, les scanners qui s’avèrent être des matériels essentiels voire indispensables pour le soin des patients de la Covid-19.

Ainsi, face aux multiples plaintes des médecins soignants pour le manque criard de matériels de soins, des promesses fermes avaient été faites ; entre autre celle du ministre de commerce Emmanuel Kodjo Adedze qui a promis la commande de 250 respirateurs et scanners pour les Centres hospitaliers du Togo. Seule une partie des respirateurs a été livrée, qu’en est-il du reste ? Où sont passés les scanners ? Silence radio! Trois mois après, les scanners n’ont toujours pas été livrés et la question demeure.

Le Togo ne dispose en effet d’aucun scanner dans aucun hôpital public. Seuls les quelques rares hôpitaux privées en disposent. Mais combien de togolais sont-ils capables de s’offrir les soins de scanner dans un hôpital privé. Le président de la république Faure Gnassingbé, avait à travers le projet BIDC, déboursé dix milliards FCFA qui avaient servi à payer des scanners vétustes. Résultats, ces scanners n’ont jamais fonctionné, et n’ont jamais servi à personne. Un gâchis de plus!

Vint ensuite le canular de l’hôpital Saint Pérégrin…

« L’hôpital sera livré début juillet » avait annoncé le ministre chargé des relations avec les institutions de la République, Christian Trimua sur un plateau télévisé. Nous sommes au 28 juillet, l’hôpital n’a toujours pas été livré. Tout laisse croire qu’il ne sera non plus livré d’aussitôt vu, la lenteur des travaux.

Lancé formellement en février 2019 par le président de la République, Faure Gnassingbé lui-même, la livraison de l’hôpital Saint pérégrin était annoncée pour mai 2020. Ce qui n’a pu être fait à cause des intempéries selon les explications du ministre chargé des relations avec les institutions de la République. Si l’on admet cette déclaration, qu’est-ce qui justifie cette fois ce retard? S’interrogent les observateurs…

L’échec annoncé du PND…

L’échec le plus évident de ce gouvernement est le plan national de développement PND. Un plan dont l’objectif global est la transformation structurelle de l’économie, pour une croissance forte, durable, résiliente, inclusive, créatrice d’emplois décents et induisant l’amélioration du bien-être social est encore loin d’être véritablement effectif au vu des résultats observés après deux ans exécutions.

En effet les trois axes stratégiques sont entre autre de : mettre en place un hub logistique d’excellence et un centre d’affaires de premier ordre dans la sous-région; développer des pôles de transformation agricole, manufacturiers et d’industries extractives et enfin consolider le développement social et renforcer les mécanismes d’inclusion.

Après 2 ans de travaux, les objectifs sont encore loin d’être atteints. Le secteur agricole végète dans la précarité avec l’utilisation d’outils rudimentaires dans les zones rurales ; certains agriculteurs peinent même à se procurer de l’engrais chimique pour leurs cultures faute de moyens.

Quant à l’axe stratégique 3 du plan, qui consiste à consolider le développement social et renforcer les mécanismes d’inclusion ; ce n’est pas gagné. Cet axe consiste entre autre à renforcer les capacités institutionnelles et humaines appropriées pour relever les défis de développement formulés dans les axes 1 et 2.

Il contribue à garantir la réalisation de l’ensemble des droits et libertés en vue du renforcement de la cohésion sociale. En outre, il vise à assurer la prise en compte effective des principes fondamentaux d’équité, d’inclusion et de durabilité dans l’ensemble du processus de mise en œuvre du PND.

Chose illusoire, très loin des réalités que vivent les Togolais.

Depuis les années, l’on assiste à des actes d’injustice du régime en place ne permettant pas l’effectivité de cette inclusion. Le vote des lois constitutionnelles et institutionnelles taillées sur mesures, restriction des libertés publiques, enlèvement, des droits de l’homme menacés, sont autant de paradoxe à l’axe 3 du PND. Le PND est resté aux oubliettes, plus personne n’en parle.

Aujourd’hui les togolais ont de moins en moins confiance en leurs autorités, au vu de leur manque d’engagements.

Ces derniers censés protéger le peuple et œuvrer dans l’intérêt de celui-ci perdent de plus en plus de leur crédibilité.

Certains qualifient d’ailleurs le régime de Faure de marchand d’illusion.

Les besoins réels des togolais liés au développement et à la prospérité sont relégués au second plan. L’urgence serait donc de changer de système de gouvernance pour que le Togo soit remise sur la voie de développement et de la prospérité de ses habitants note un analyste politique. C’est pourquoi le prochain gouvernement devrait être compétitif et jouir de qualités nécessaires pour répondre aux aspirations des populations : LE BIEN-ÊTRE.

Diane Olobi

Source : independantexpress .net

Source : 27Avril.com