Initialement prévu fin octobre à Lomé, le premier sommet Afrique-Israël a été reporté sine die par la présidence. De son côté, l’opposition, qui exige des réformes, a annoncé pour ce mardi un rassemblement devant l’Assemblée nationale afin de maintenir la pression sur les députés convoqués en session extraordinaire.
Annoncé dans un premier temps par le ministère israélien des Affaires Etrangères, le report de la première édition du sommet Afrique-Israël a été confirmé en fin de journée de ce 11 septembre par un communiqué de la présidence de la république togolaise. « Suite à la demande du président de la République togolaise et des consultations avec le Premier ministre de l’État d’Israël, il a été décidé d’un commun accord de reporter le sommet Afrique-Israël, qui devait avoir lieu au mois d’octobre à Lomé, et de convenir d’une nouvelle date. Le Président du Togo a indiqué que ce changement permettra d’optimiser les préparations et d’assurer la réussite de cet événement », indique le texte diffusé peu après 20 heures.
Le Togo traverse depuis fin août une crise politique marquée par d’importantes manifestations de l’opposition et du parti au pouvoir. Même si officiellement la décision du report ne serait pas liée à ces tensions, des sources gouvernementales togolaises soulignent la « nécessité d’accueillir cette rencontre historique dans un climat sérénité ». Mais l’absence de nouvelle date pour ce sommet fait également penser aux pressions exercées sur le Togo par certains États arabes et d’influents pays africains comme l’Afrique du sud, opposés à la tenue d’une rencontre avec l’État hébreu.
Siège du Parlement
La représentation nationale a été convoquée en fin de semaine dernière pour une session extraordinaire ce 12 septembre. En quittant Lomé le 8 septembre, Mohamed Ibn Chambas, représentant spécial du secrétaire général des Nations unies en Afrique de l’Ouest, avait souhaité que la session extraordinaire puisse prolonger sa session extraordinaire pour discuter l’avant-projet de loi portant réformes.
Mais la session de mardi sera consacrée principalement à l’étude du budget du Parlement, selon Alphonse Waguena, secrétaire général de l’Assemblée nationale. Ce dernier explique que le principe de la session extraordinaire avait été arrêté le 30 juin à l’unanimité des députés présents. « Le règlement intérieur dit clairement que la révision constitutionnelle ne peut faire l’objet d’une procédure d’urgence », a-t-il expliqué en direct sur le plateau du journal de 20h de la télévision nationale.
Le président de l’Assemblée nationale a convoqué pour le 13 septembre le bureau du Parlement et la conférence des présidents, qui devraient affecter l’étude de l’avant-projet de loi à la commission des lois constitutionnelles. C’est le rapport de cette commission qui sera soumis à la plénière pour adoption du texte.
L’opposition a appelé de son côté, lors d’un point presse lundi, la population à se rassembler devant l’Assemblée nationale pour « maintenir la pression sur le gouvernement ». Un rassemblement « illégal » selon les autorités qui rappellent l’obligation de disposer d’une autorisation préalable, cinq jours avant les manifestations.
Jeune Afrique