Togo : Le dircom de Agbéyomé Kodjo proteste contre un article tendancieux du journal français « Libération »

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kodjo gabriel agbeyome

A la suite de l’article « Au Togo, l’autoproclamé président Kodjo arrêté » et qui a été publié ce 21 avril sur le site http://www.liberation.fr, MAX-SAVI Carmel, journaliste et Directeur de la Communication de Agbéyomé Kodjo a écrit une lettre ci-dessus à Laurent Joffrin, directeur de Libération, pour lui exprimer ses inquiétudes et constater la partie prise en ambage de Celian Mace, auteur de l’article. Le Togo étant tout de même une dictature, de pareils papiers viennent conforter un régime pourtant si décrié. Ci-dessus l’intégralité de la lettre du dircom.

MAX-SAVI Carmel
Directeur de la Communication
De Agbéyome Kodjo
Mail : [email protected]
Tél : 0033 6 08 08 99 91

Tunis, le 22 Avril 2020

Objet : « Au Togo, l’autoproclamé président Kodjo arrêté »
Un article publié le 21/04/2020 en fin de journée sur
www.liberation.fr

A

Monsieur Laurent Joffrin
Directeur de Publication et
de Rédaction de Libération

Monsieur Joffrin,

Nous avons lu avec beaucoup d’étonnement « Au Togo, l’autoproclamé président Kodjo arrêté », publié par l’édition en ligne de votre journal Libération. Le contenu, le style utilisé, la forme et même le choix des expressions ainsi que les insinuations ont eu pour effet de nous choquer d’autant que nous sommes aussi journaliste et partageons avec vous la contrainte d’objectivité et surtout de la vérité dans « sa totalité possible » que nous impose notre métier.

Présenter tout au long du papier Agbéyomé Kodjo comme un simple vulgaire et candidat malheureux qui « refuse de reconnaître sa défaite » ne peut que choquer et indigner le peuple togolais dont l’attachement à l’Alternance est irrévocable et qui l’a massivement exprimé à travers son vote du 22 février dernier. L’auteur de l’article est allé jusqu’à présenter Faure Gnassingbé comme « l’autre président, le vrai », ce qui n’est peut-être pas faux, mais sans avoir la moindre honnêteté, et je sais qu’elle est devenue rare dans la presse française quand il s’agit de l’Afrique, d’évoquer la situation particulière du Togo où, arrivé au pouvoir par un coup d’Etat en 1963, Gnassingbé Eyadema y est resté 40 ans avant que son fils, Faure Gnassingbé, encore au pouvoir ne lui succède en 2005, à l’initiative exclusive de l’armée et à la suite d’un triste massacre. Celian Macé, puisqu’il est l’auteur de cet article a, je veux croire de bonne foi, occulté tout cet aspect sans la moindre référence à cette dictature qui dirige le pays depuis plus d’un demi siècle.

Etant moi-même journaliste, j’ai été choqué qu’il qualifie la résistance de Monsieur Kodjo de « mascarade » et de « comédie » sans prendre l’élémentaire élégance de mettre ces épithètes, à la sémantique insultante, entre griffes ni guillemets. Il n’a pas non plus, et je suppose que c’est parce qu’il a écrit ses papiers depuis ses conforts parisiens sans aller sur le terrain, été capable de faire cas des irrégularités massives, de la fraude et de l’impartialité pourtant dénoncées par l’ambassadeur des Etats-Unis et d’autres diplomates ainsi que la société civile togolaise systématiquement écartée de tout le processus électoral. Ce papier a eu le mérite de reprendre, sans citer, pour le compte de l’auteur, les argumentaires et des expressions des communiqués officiels de Faure Gnassingbé et de son clan. C’est d’autant plus écœurant que Monsieur Macé qualifie de « légers blindés » le dispositif de guerre qui a encerclé la maison et le quartier de Agbéyomé Kodjo. L’auteur a sans doute là encore, oublié de préciser dans son article que l’épouse Kodjo, ses filles, son fils et tout le personnel de la maison ainsi que des visiteurs ont été menottés, étalés au sol avant d’être embarqués et qu’aucun meuble ni porte de la résidence n’a résisté à la violence des forces de l’ordre.

J’ai cru, en lisant le papier, qu’il a été écrit par le porte-parole du gouvernement togolais, un très influent ministre avec qui votre journaliste et moi partageons l’amitié, en tout cas, il échange assez régulièrement avec lui. Je ne veux pas oser croire qu’il est, de ce blessant brulot, un coauteur même si les mots choisis, l’argumentaire, la présentation des faits est si poche de ce que le ministre de fonction publique répète sur les médias.

Tout en vous remerciant, Monsieur Joffrin, de l’attention que vous porterez à ce courrier, je vous prie de croire en mes considérations distinguées.

MAX-SAVI Carmel
Directeur de la Communication
De Agbéyomé Kodjo

Source : 27Avril.com