14 avril 1967 – 14 avril 2017, 50 ans jour pour jour que le Togo est sous le joug d’une seule et même famille politique et biologique. Un événement unique au monde dans une république. Eyadèma 38 ans durant puis son fils Faure depuis 12 ans. Et ce n’est pas fini. Gnassingbé Essozimna Faure n’envisage aucunement abandonner le fauteuil présidentiel. Pour ce faire, limitation de mandat présidentiel, point.
Le Togo serait un pays modèle dans la sous-région en matière de développement, qu’après tout, par pour euphémisme, on dirait au moins ça. Regarder et fixer attentivement ce pays montre que rien n’a été fait. Il suffit de franchir les frontières à l’est, à l’ouest ou au nord de ce petit rectangle de pays pour se rendre compte de l’évidence. Pendant 50 ans, les mêmes personnes disposent comme bon leur semble des richesses du pays. Pendant ce temps, une bonne partie des Togolais vit dans leur propre pays comme des réfugiés du désert de Sinaï ou de Kalahari.
On ne change pas une équipe qui gagne, dit-on. Mais une équipe qui marche à reculons doit libérer le plancher par pure clause de conscience ou par la crainte d’un être suprême. Par l’usure, le Togo fait pitié. Malheureusement, la posture de Faure Gnassingbé sonne comme le début d’un nouveau cinquantenaire.
Pourquoi ce sort pour le Togo ? L’un des pays le plus malheureux au monde et dirigé par les mêmes têtes pendant 50 ans, il y a vraiment problème. Le Togo étant un bien commun de plus de 7 millions d’âmes, il importe que les gouvernants fassent un arrêt pour évaluer l’amplitude de la décadence.
Pour le bien de nous tous et de chacun, Faure Gnassingbé doit véritablement rechercher une meilleure inspiration. Le cas Togo fait débat et suscite curiosité et répugnation. On fait de la politique pour le développement de la nation. Mais lorsqu’on dirige un pays pendant un demi-siècle avec autant de signaux au rouge, ce n’est pas bon signe. Pour redonner aux Togolais fierté et orgueil d’appartenance à une république, Faure Gnassingbé doit marquer un arrêt et faire le point.
Le jeu en vaut la chandelle.
Source : Honoré Adontui, Le Correcteur No.756 du 13 avril 2017
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