Togo-Le bureau national de l’ANC appelé à la démission

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Les propos de Gilbert Bawara, ministre de la Fonction publique, du Travail et du Dialogue social, membre influent du parti UNIR qui tient de main de fer le Togo depuis plus d’un demi-siècle, continue de faire des vagues. Ce qu’on apprenait dans les coulisses, à en croire certains, a été confirmé par Monsieur Bawara lors de la messe d’enterrement du 1er Vice-président de l’Alliance nationale pour le changement (ANC), Patrick Lawson-Banku. Cette politique collaborationniste de l’ANC fâche. Surtout la branche internationale du parti qui voit en cette collaboration (dans les coulisses) un cynisme politique et une trahison de la lutte qui vont engendrer notamment des conséquences funestes pour le parti dirigé par Jean-Pierre Fabre. La Fédération internationale demande alors la démission pure et simple du bureau national. Lisez plutôt !

Cher Président de l’ANC-Togo,

Chers membres du Bureau National de l’ANC

Chers membres des Bureaux Fédéraux de l’ANC

Permettez-nous d’entrée de jeu de vous renouveler nos condoléances les plus attristées pour le décès de notre cher Vice-Président Patrick Lawson. Nous continuons de prier pour le repos de son âme.

Chers camarades, plus de deux semaines après les obsèques de l’illustre disparu, nous restons perplexes par rapport aux déclarations faites par le Ministre Bawara, membre éminent du gouvernement de Faure Gnassingbé.

Bien évidemment, de telles déclarations ne sauraient rester sans suite ; et ceci, pour plusieurs raisons que nous résumons ci-dessous.

Confirmation de la dérive collaborationniste du Parti

Même si nous avons à plusieurs reprises dénoncé la ligne politique collaborationniste prise par le Bureau National depuis la convention du Parti en 2020, nous étions loin de nous douter que cette collaboration était due à la proximité coupable entre le sommet de notre Parti et les barons du régime. Nous croyions plutôt que les instances du Parti s’étaient trompées dans leurs analyses politiques et qu’une discussion politique interne suffirait pour rectifier le tir. Pourtant, nos multiples courriers adressés au Bureau National n’ayant eu comme toute réponse que notre renvoi du Bureau de la Fédération Internationale Europe-Asie, nous aurions dû nous douter que la situation était beaucoup plus grave.

À la lueur des déclarations du sieur Bawara, nous comprenons à présent beaucoup mieux la réaction virulente du Bureau National. Il était hélas déjà trop compromis pour pouvoir faire machine arrière.

Cynisme politique et trahison de la lutte

Si l’on en croit Monsieur Bawara, au moment même où les militants de l’ANC, (et plus largement de l’opposition) se faisaient tabasser, emprisonner, jeter en exil, ou même tuer, des cadres du Parti se retrouvaient avec les barons du régime pour “rigoler ensemble” (dixit Bawara).

Ceci relève d’un cynisme cruel et même d’une haute trahison. En effet, comment ne pas être révolté quand l’on réalise que des décisions stratégiques importantes ont pu être prises par des amis de ceux-là même que nous étions censés combattre. Comment s’étonner que nous soyons le seul pays d’Afrique de l’Ouest à n’avoir jamais connu d’alternance dès lors le sommet du principal parti d’opposition était compromis dans des amitiés coupables avec le régime. Et à tous ceux qui prétendent relativiser cette faute grave en affirmant que nous sommes des adversaires et non des ennemis, nous leur demandons d’aller apporter cette bonne nouvelle aux familles Amorin, Attidépé, Yakanou et autres….

Conséquences funestes pour le Parti

Des soupçons de collaboration ont commencé par peser sur l’ANC depuis plusieurs années. Dès le lendemain des présidentielles de 2015, nous étions nombreux à nous étonner de la mise sous éteignoir de toute tentative de revendication ou de soulèvement. Les militants étaient priés de s’en remettre à l’OIF-françafricaine ou encore à la “sagesse” du Président Ouattara pourtant fossoyeur de la démocratie en Côte d’Ivoire. Depuis ce temps, notre Parti n’a cessé de péricliter pour finir par être réduit à sa portion congrue en récoltant 4% des suffrages aux élections de 2020. Maintenant que ces soupçons ont été corroborés par les déclarations de Monsieur Bawara, au demeurant jamais réfuté sur le fond, on peut bien imaginer le désastre que cela constituera pour notre Parti aux prochaines élections, quelles qu’elles soient.

Pour toutes ces raisons, et afin de sauver notre Parti d’une catastrophe annoncée, ou même d’une disparition pure et simple, nous demandons :

1) La démission du Bureau National de l’ANC

2) La mise en place d’une cellule de crise chargée de gérer les affaires courantes

3) La convocation d’un Congrès Extraordinaire pour redéfinir une ligne politique en phase avec les aspirations du peuple Togolais

4) L’élection d’un nouveau Bureau National incarnant la nouvelle ligne politique et représentant dignement toutes les Fédérations.

Nous appelons toutes les Fédérations, tous les militants et tous les patriotes togolais à joindre leurs voix à la nôtre afin d’aider l’ANC à renouer avec la vraie lutte pour la libération.

Fait à Londres le 11-12-2022

Pour l’ANC-G9 Lucien Hounkanli (Ex-Président de la Fédération Internationale Europe Asie de l’ANC) Augustin Mensah (Ex-Secrétaire Fédéral de l’ANC)

Augustin Glokpon (Ex-Conseiller Fédéral chargé de l’organisation)

Joeffery Nyaye (Ex-Trésorier Fédéral Adjoint de l’ANC)

Victor Tossou (Ex-Président de la Section Allemagne de l’ANC)

Tevi Nathaniel Lawson (Membre fondateur de l’ANC / Membre du Bureau National)

Gbati Zoumaro (Secrétaire National à la Diaspora / ex-Secrétaire Fédéral Adjoint de l’ANC)

Source : icilome.com