« Une seule panse repue ne peut suffire pour conclure qu’un peuple est heureux, et le pays, très beau » (Proverbe togolais)
Le classement des pays les plus heureux du monde établi dans le cadre du Rapport mondial sur le bonheur (World happiness report) pour l’année 2021, a été dévoilé le vendredi 19 mars 2021 par le Réseau des solutions pour le développement durable des Nations Unies (SDSN). Le moins qu’on puisse dire, c’est que les Togolais n’ont jamais été heureux sous les Gnassingbé. Ce classement est un mélange entre la perception que les populations ont de leur situation (« Suis-je heureux ? ») et des indicateurs objectifs comme le Produit intérieur brut, l’espérance de vie, le soutien social, le niveau de corruption, le respect des libertés individuelles.
Ce classement qui recense 150 pays, a toujours défini deux extrêmes : les pays de l’Europe du Nord (la Finlande, l’Islande, le Danemark) occupent les premières places. On note dans ces pays un niveau de vie élevé, des libertés publiques garanties, une forte solidarité, des services publics efficaces, etc. Au-delà de la richesse économique, ces pays ont en général une bonne gouvernance et des règles de droit bien établies et respectées. Tout le contraire de l’Afghanistan et de plusieurs pays africains, comme le Zimbabwe, le Botswana, le Malawi pointent aux derniers rangs.
Quant au Togo de Faure Gnassingbé, avec une note de 4,107 sur 10, il se classe au 136ème rang, très loin derrière ses pays voisins le Ghana (95ème), le Bénin (99ème) et le Burkina Faso (113ème).
Le Togo n’a jamais connu de conflits mais c’est l’un des pays les plus malheureux sur la planète Terre. Les Togolais vivent comme les damnés de la terre. Juste à l’opposé des habitants de cette terre où devraient couler le lait et le miel. Depuis le premier Rapport sur le bonheur dans le monde établi par le Réseau des solutions pour le développement durable des Nations Unies en 2012 jusqu’à cette neuvième édition, notre figure toujours en très mauvaise position. Malheureusement.
En dépit des nombreuses promesses faites par Faure Gnassingbé, 16 ans après son accession au pouvoir dans les conditions qu’on sait, ses concitoyens ne vivent pas mieux. Il n’a pas réussi à faire mieux que son défunt père qui, après 38 années de règne sans partage, a laissé un pays « socialement délabré, économiquement exsangue et politiquement divisé » pour reprendre les termes de Christian Trimua. L’image du pays est si abîmée que les Togolais préfèrent fuir leur pays. Chaque année, ils sont des centaines de compatriotes à renoncer à la nationalité togolaise.
Le Togo était destiné à un avenir radieux, selon les promesses des pères fondateurs de la République. Mais depuis 54 ans, la dynastie qui a pris en otage le pays peine à créer le bonheur et la prospérité aux Togolais. Aujourd’hui, le régime de Faure Gnassingbé a tellement a verrouillé le système qu’il n’existe plus aucun espace de liberté dans le pays.
La gouvernance du pouvoir actuel est marquée par le pillage, la mal gouvernance chronique, la corruption endémique, des scandales de détournements, la misère, le présidentialisme à vie, les violations des droits de l’homme, etc. Pas étonnant donc que sur 150 pays étudiés dans le rapport sur le bonheur, notre pays s’octroie une place parmi les plus misérables. Comme pour donner raison à son père qui disait que le « Togo reculera 100 ans en arrière… »
Médard Ametepe
Source : Liberté N° 3352 du 22 mars 2021
Source : 27Avril.com