Au cours de cette rencontre avec la presse nationale et internationale, l’ANC a exigé du gouvernement l’abandon de sa « politique d’enfumage » et la mise en œuvre des réformes politique, institutionnelles et constitutionnelles recommandées par l’Accord politique global (Apg). Le parti fustige en outre, ce qu’il considère comme de la « mauvaise foi des pouvoirs publics » et les accuse de recourir à « l’arbitraire », à l’« harcèlement », au « chantage », à la « violence », à la « terreur » et aux « violations des droits et libertés » pour empêcher « l’expression du mécontentement populaire ».
Jean-Pierre Fabre, le président de ce parti, a dit publiquement tout le mal qu’il pensait de la création par le chef de l’Etat de la commission chargée de réfléchir et de faire des propositions allant dans le sens de la mise en œuvre des réformes. Il estime que cette tâche n’est pas celle du chef de l’Etat remettant au passage, en cause l’impartialité des membres nommés.
La conférence de presse a été aussi et surtout l’occasion pour le parti « Orange » d’exiger du gouvernement, la libération des personnes détenues dans le cadre de l’affaire des incendies des marchés de Lomé et Kara de janvier 2013. « A ce jour, aucune enquête sérieuse et crédible n’a été diligentée pour identifier les causes et situer les responsabilités d’une telle catastrophe », a laissé entendre Eric Dupuy, Secrétaire national, chargé de la communication du parti qui estime que le pouvoir était plutôt « soucieuse de décapiter l’opposition et de neutraliser la mobilisation populaire ». C’est la raison pour laquelle, pense-t-il, les « autorités togolaises se sont empressées d’incriminer sans discernement et d’arrêter plusieurs dirigeants et militants des partis de l’opposition ainsi que des organisations de la société civile ».
« Les personnes arrêtées sont torturées et l’une d’entre elles a trouvé la mort en détention. Aujourd’hui encore, alors que la prétendue instruction est close et qu’aucun procès n’est annoncé, un député et une dizaine de jeunes croupissent toujours en prison. Certains dirigeants et militants, mis en liberté provisoire, sont l’objet d’inculpations arbitraires et placés sous contrôle judiciaire. D’autres sont contraints à l’exilé, a dénoncé M. Dupuy.
Pour rapidement situer les responsabilités dans l’affaire des incendies qui ont occasionné plus de 6 milliards de F Cfa de pertes aux victimes, Jean-Pierre Fabre recommande l’envoi d’une commission d’enquête internationale.
Trente-sept (37) personnes, cadres et militants de l’opposition avaient été inculpées dans cette affaire. Une dizaine sont toujours détenues dont un député.
A.Y.
Afreepress
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