Togo : la sortie de crise, c’est par où ?

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À l’approche des législatives de décembre, la classe politique s’égare en querelles byzantines sur le mode de scrutin, le nombre de mandats présidentiels et la composition de la Ceni.

Vu de l’extérieur, le Togo semble vivre par à-coups. Une partie de l’année, les mornes plaines de ce pays d’agriculteurs s’alanguissent dans la somnolence de la saison des pluies. À l’image de Lomé, en cette mi-octobre. La capitale présente le visage d’un orgueilleux centre d’affaires illuminé par la quinzaine d’immeubles ultramodernes où siègent ses banques, le long de ses larges avenues soigneusement entretenues…

Puis, comme stimulé par l’harmattan et l’approche des consultations électorales, le volcan s’éveille, prêt à tout dévaster. Une partie de la classe politique durcit le ton, déserte les institutions pour regagner la rue avec son inépuisable fonds de commerce. Une autre partie, tapie au sein de la majorité, apprécie tout autant ces moments de tensions politiques qui justifient leur présence aux affaires.

Scrutin majoritaire à deux tours

Et le pays vu de l’intérieur confirme cette intuition première. À quelques broutilles près. Les politiciens s’écharpent sur des points de détail. Élection à un ou à deux tours ? Tout le monde est d’accord pour passer au scrutin majoritaire à deux tours, en dépit de quelques « durs » de la majorité qui estimaient qu’une présidentielle à scrutin unique permettrait de réduire des dépenses inutiles. S’accorder sur le nombre de tours n’a pas suffi. Encore a-t-il fallu formaliser la réforme. La Cedeao a dû l’inscrire dans ses recommandations pour qu’elle apparaisse – enfin – sur l’agenda politique.

Il est dangereux d’élaborer des lois qui visent des personnes », prévient Sélom Klassou

Jeune Afrique