LOME (© 2017 Afriquinfos) – L’information est tombée il y a près de deux semaines, mais a été occultée par l’actualité sur «la crise des réformes politiques» au Togo. Elle relève presque des faits divers, mais revêt toute son importance, compte tenu des immenses défis sanitaires qui se posent au Togo.
Ancien chef de la diplomatie togolaise, pasteur de son état et actuel conseiller du Président Faure Gnassingbé, Koffi Esaw accompagnait il y a bientôt deux semaines son épouse à l’aéroport de Lomé, dans le cadre d’un voyage de sa femme vers un pays d’Afrique centrale, quand cette dernière a eu un malaise. Il s’agissait d’un début d’AVC, selon des sources médicales.
Mme Esaw n’ayant pas pu être prise en charge par aucun service sanitaire d’urgence du nouvel aéroport de la capitale togolaise (inauguré en 2016), elle a été transportée précipitamment dans une clinique de réputation nationale, à moins de cinq minutes de la nouvelle aérogare. Arrivés sur place, la malade et ses proches ont été réorientés vers une autre clinique (jouissant aussi d’une grande réputation) non loin de là. La première clinique a invoqué la faiblesse de son plateau technique pour faire face au mal dont souffrait la patiente. Dans la seconde clinique, les médecins n’auront pas le temps de sauver la souffrante qui y a rendu l’âme.
Ce décès de l’épouse d’un officiel togolais repose la délicate question de l’urgence de la nécessité de moderniser les centres publics de soins au Togo. 57 ans après son indépendance, ce pays ne dispose pas du moindre «Centre de santé de référence» (public ou privé), de réputation nationale ou régionale, contrairement à ses voisins immédiats !
Preuves palpables de la pauvreté du plateau technique dans le monde médical au Togo d’une manière générale, les scanners du CHU Sylvanus Olympio et du CHU Campus (les deux principaux centres hospitaliers publics de ce pays de 7 millions d’habitants) sont en panne depuis de longs mois…
Comme dans la plupart des Etats francophones d’Afrique, les principaux dignitaires du parti au pouvoir au Togo (UNIR) se soignent à l’étranger quand ils tombent malades. Un fait confirmé par l’ancien Premier ministre Arthème S. Ahoomey-Zunu, en visite surprise au CHR de Lomé (à Kégué), début février 2015. Il cumulait à l’époque le portefeuille de ministre de la Santé et le premier ministère.
Xavier GILLES
Afriquinfos.com