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Togo : la « main noire » du préfet Awu dénoncée dans l’Avé

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C’est une affaire à multiples facettes qui secoue depuis quelques années la Préfecture de l’Avé et plus précisément la localité de Koudassi-Gare. En cause, une parcelle estimée à plus de 150 hectares disputée entre les collectivités Gbétsi et Adifo. Menaces, intimidations, arrestations arbitraires, et injonctions d’autorités préfectorales, communales, cantonales voire coutumières sont au rendez-vous dans ce dossier. Et comme corolaire, AWU Kossi, le Préfet de l’Avé accusé par les Gbétsi de prendre fait et cause pour les Adifo procède à la destitution de deux régents. Principale raison avancée, ils auraient fait « faux et usage de faux » en signant des documents qui attestent de l’appartenance de la parcelle disputée par les Gbétsi. Il n’en faut pas plus pour déclencher la colère des uns et l’inimitié des autres. Les deux camps sont prêts à en découdre.

Des griefs contre l’autorité: Le rôle présumé sombre du Préfet

La pomme de discorde reste une autorisation de bornage signée par le Préfet. Alors que la collectivité Gbétsi se prévaut de ce document pour prouver sa paternité sur la parcelle et le droit d’exploitation, le camp adverse s’y oppose avec la bénédiction du Préfet qui estime avoir en sa possession un document faux signé de quelques chefs reconnaissant le droit de propriété aux Gbétsi. Et parce que le document en question contient des signatures traficotées, toute la procédure selon M. AWU est nulle. ‘‘ Un jour dans cette même affaire, le Préfet m’a forcé à rentrer dans sa voiture de commandement et m’a conduit directement au Poste de Gendarmerie pour que je sois arrêté. N’eût été l’impartialité du Commandant de la Brigade j’aurai été jeté en prison’’, a pesté la principale victime Yawo Gbétsi.

Et Mensah Toulassi, le mandataire de la Collectivité Tago, voisine des Gbétsi de renchérir : ‘‘Les familles Gbétsi, Tago d’une part et celles de Galè et Adifo sont du même ancêtre. A tout moment que nous essayons d’entrer dans nos propres parcelles, nos propres frères nous menacent et parfois nous tabassent. On s’est dit qu’il y a problème. A y voir de près, c’est le Préfet AWU en tête qui tire les ficelles. Nous avons toujours pensé que le Préfet est le représentant légal de l’Etat dans notre localité. Eh bien erreur, c’est un démarcheur de terrain pour les collectivités Adifo et Galley. Nous n’allons pas accepter qu’on nous spolie nos propres terres’’.

Tout porte à croire que le Préfet Kossi AWU et le Chef du village de Hékpé, Togbui Yao Hodogbé III, pourtant Président du comité paix de l’Avé, sont accusés d’être de mèche avec les collectivités Adifo. Et toute la démonstration faite par les Gbétsi lors du point de presse tenu ce dimanche 19 mars 2023 dans la localité est allée dans ce sens.

Les deux régents destitués sont Kokou Adjivon, Régent de Koudassi-Gare et son homologue Komi Eza, Régent chef canton de Tovégan. Leurs successeurs seraient d’ailleurs connus et des cérémonies d’intronisation sont prévues dans les semaines à venir.

Accusé, le Préfet se défend

Contacté par la Rédaction le Préfet depuis sa ferme a bien voulu répondre à notre sollicitation. Et il balaie du revers de la main toutes ces accusations contre sa personne.

‘‘La première décision de justice octroyait 8 hectares de cette parcelle à Yawo Gbétsi. S’il avait dû se contenter de cela, le problème serait réglé depuis. C’est lui-même(Gbétsi) qui a saisi la justice’’, a expliqué le Préfet de l’Avé Kossi AWU. Avant de poursuivre : ‘‘ je suis d’Aképé, je n’ai pas de terrain à Koudassi. Il faut donner à César ce qui est à César. Le document détenu par les Gbétsi est un faux document avec des signatures fictives. En tant qu’autorité, je ne peux pas me taire et laisser la paix de ma Préfecture que je dirige depuis 12 ans être menacée. De ce fait, j’ai décidé de destituer ces deux régents qui ont fait faux et usage de faux. Cette décisions est irrévocable’’, s’est défendu le Préfet.

L’autre accusé Togbui Yao Hodogbé III, s’est également défendu. Lui qui estime qu’une autorisation de bornage ne saurait faire office de droit de propriété. Et pourtant c’est la procédure adoptée par les Gbétsi qui sont allés arracher les bornes de la parcelle arguant être en possession d’une autorisation de bornage. Voilà qui a soulevé la colère de l’autre camp. La justice va faire son travail, mais pour le moment, nous ne pouvons déterminer à qui appartient les 150 hectares environ de terrain. D’ailleurs les Gbétsi ne connaissent même pas exactement la superficie de la parcelle qu’ils réclament, a-t-il lancé.

Au Togo, les litiges fonciers sont devenus le quotidien de certaines localités. A Koudassi-Gare comme ailleurs, il urge plus que jamais qu’une solution définitive soit trouvée à la question du foncier qui menace dangereusement la paix sociale. A quand la fin de la récréation? Et si la panacée venait du Chef de l’Etat lui-même.

Avec Le Correcteur

Source : Togoweb.net