10 décembre, journée internationale des Droits de l’Homme, plusieurs pays de par le monde commémorent cette journée en jetant un regard sur la situation des Droits de l’Homme en leur sein.
Au Togo, cette journée coïncide avec les obsèques de l’une des figures emblématiques des Droits de l’Homme, Me Apollinaire Madji Yawovi Agboyibo. Bien plus, la centaine de prisonniers politiques toujours d’actualité préoccupe les acteurs.
Pis, le même jour, deux journalistes ont été ajoutés à la liste des prisonniers d’opinion. Et ce n’est pas fini, le lendemain, l’activiste pro-démocratie Fovi Katakou a été enlevé à son domicile et gardé au Service Central de Recherche et d’Investigations Criminelles (SCRIC).
Malgré sa mobilité réduite, il a été emmené avec son tricycle.Cette furie a davantage glacé les uns et les autres. La peur est désormais partout. Les prisons surpeuplées du Togo, sont dues au recours excessif à la détention provisoire.
Selon la Commission Nationale des Droits de l’Homme, 63% de la population carcérale provient de la détention préventive. Et si pour un oui pour un non, on peut continuer d’indiquer la case prison aux Togolais, la surpopulation carcérale et ses conséquences dramatiques ont de beaux jours devant.Pourtant deux jours plus tôt, le Togo a été victime d’une tragédie sur le front de guerre au Mali. Ils sont sept soldats à perdre la vie dont une jeune dame.
Au nom du Togo, Sergent Chef Gnaro Toï du RBRA ; Sergent chef Amedekouva Dosseh du RPC ; Sergent Tena Atcham du BTL ; Sergent Abalo Assimah du 4e RI ; Sergent Padaki Poyidi du 4e RI ; Caporal chef Lémou Essoyo- Mawe du RBRA ; Caporal Mawé Awereou du 2e BIR (la seule femme parmi les victimes) ont laissé leur vie au combat tandis que l’Adjudant chef Agbere Gmabibari Atcha, le chef de bord du 3e RI ; Sergent Chef Bouyo Bignandi du 3e RI ; Caporal Akanam Igouandé Ignace du 1er BIR sont grièvement blessés.
Le chef de l’Etat Faure Gnassingbé a manifesté toute sa tristesse et son indignation. « Je suis profondément attristé et indigné par la mort de 7 soldats togolais de la MINUSMA, péris ce 08 décembre 2021, dans l’explosion d’un engin explosif improvisé dans le centre du Mali. Je salue la mémoire de ces valeureux hommes et femmes tombés au champ d’honneur.Faure Gnassingbé a ensuite exprimé, aux familles éplorées et aux frères d’armes des soldats décédés, sa compassion et sa solidarité, avant de réaffirmer la détermination du Togo : “Nous ne fléchirons jamais devant l’obscurantisme et la barbarie”, a-t-il martelé, avant d’ajouter que “les forces armées togolaises combattront, aux côtés de la Minusma et partout ailleurs, l’ennemi commun qu’est le terrorisme ».
Ces compatriotes s’ajoutent à d’autres qui ont aussi péri sur le champ de bataille. En ce moment douloureux, le gouvernement doit appeler à la solidarité et à la communion d’esprit. Et si ce moment que le pouvoir choisit pour faire davantage peur à ses concitoyens, c’est bien contrastant.
Le climat délétère actuel en cette période anxiogène avec les pressions de fêtes de fin d’année, le pouvoir de Faure Gnassingbé n’a pas besoin d’aller aussi loin. Aucun peuple ne peut se développer dans la méfiance et la peur.
Il est temps que les conditions nécessaires soient créées pour libérer les énergies créatives des Togolais.
Kokou Agbemebio
Le Correcteur Togo
Source : icilome.com