Alors qu’un dialogue est ouvert depuis février 2018 pour solder la grave crise née des contestations populaires d’août 2017 et que les protagonistes au conflit sous la médiation du président ghanéen Nana Akufo-Addo peinent à trouver un point d’achoppement sur les réformes prescrites dans l’accord politique global du 20 août 2006, voilà que le très caciques baron du parti pourri RPT/UNIR, le plus royaliste que le roi Abdou Assouma ajoute une couche pour aggraver la situation déjà délétère dans le pays.
Se croyant au-dessus de tous avec son machin de Président de la Cour Constitutionnelle, il somme à la fois le gouvernement et la Commission électorale nationale indépendante (CENI) de convoquer le corps électoral aux urnes avant la fin de cette année.
Or si le dialogue s’enlise et ne trouve pas d’issue pour réaliser les réformes nécessaires pour des élections transparentes, c’est justement parce que son parti, celui dont est l’avocat et dont il a toujours proclamé le candidat vainqueur des frauduleuses joutes électorales, joue au dilatoire et à la montre pour ne pas traduire les réformes dans les faits.
Une clause de l’actuelle constitution mille fois tripatouillée depuis le 30 décembre 2002 dispose que l’assemblée nationale reste en place jusqu’à l’élection des nouveaux députés. Pourquoi donc Abdou Assouma se précipite-t-il pour exiger de la CENI et du gouvernement une organisation des élections avant un accord politique sur les réformes et sur le cadre électoral?
Cette sortie n’est sans doute pas anodine. Elle est une pression supplémentaire sur la coalition de l’opposition à la précipiter vers les élections, sans doute avec des réformes à minima qui ne recueilleront pas l’assentiment des Togolais. Or le noeud du problème du pays n’est pas seulement l’organisation transparente d’une quelconque élection mais le non renouvellement du mandat de l’actuel imposteur Faure Gnassingbé à la tête du pays en 2020. Et c’est aussi cette question qu’à défaut le dialogue doit trancher. Encore plus la rue à travers de gigantesques manifestations populaires.
Toute ruse qui pousserait des partis, surtout ceux de la Coalition des 14 à aller aux urnes sera fatale pour l’ensemble de l’opposition mais aussi pour le régime despotique cinquantenaire.
Anani Sossou
27Avril.com