« Le progrès survient lorsque des leaders courageux et compétents saisissent les opportunités pour changer les choses pour le mieux » (Harry Truman)
C’est un secret de palais. Faure Gnassingbé est un président taiseux, dont les sorties sont rarissimes. Il ne parle presque jamais ou plutôt deux fois durant toute l’année, à l’occasion de deux événements solennels : le 31 décembre et le 27 avril, célébration de la fête de l’indépendance où il délivre des messages à la Nation. Ces moments sont parfois problématiques, il lui arrive souvent de ne pas faire de sortie solennelle durant toute l’année, donc de rester muet.
Dans le voisinage par contre, les dirigeants aiment aller au contact de leurs compatriotes, pour leur parler, les entretenir sur les sujets qui engagent la vie de la nation. Au Bénin, Patrice Talon semble un expert dans le domaine. Il fait régulièrement des sorties publiques, rencontre les partenaires sociaux, accorde des interviews autant aux médias internationaux que locaux, fait le discours sur l’état de la nation, etc.
Au Burkina Faso, arrivé au pouvoir il y a à peine quatre mois, le président de la Transition, le Capitaine Ibrahim Traoré a fait des sorties fort remarquées.
Au Togo par contre, en 18 ans de pouvoir, Faure Gnassingbé est totalement effacé. Il s’est surtout illustré par son impéritie. Soit le numéro 1 togolais est bunkerisé dans son palais à Lomé II, soit il est en train de fendre les airs. C’est seulement pendant quelques évènements officiels ou pendant les campagnes électorales qu’il se frotte aux populations pour s’offrir des bains de foule, ou pour haranguer les électeurs.
Va-t-on vers un changement de paradigme, un changement notable dans la manière de gouverner au Togo ? Les choses vont-elles bouger dorénavant dans le bon sens ? Le 24 janvier 2023, Faure Gnassingbé a tenu à Kara une rencontre d’échanges avec les directeurs régionaux des services déconcentrés des régions Centrale, de la Kara et des Savanes.
Au cours de cette rencontre, il a pris la parole pour dire ce qu’il attend d’eux. « Une chose est irremplaçable, c’est la présence de l’Etat sur tout le territoire national, le contrôle de l’Etat de ses territoires, de ses localités. Et c’est votre mission. Que vous soyez dans l’agriculture, dans l’action sociale, l’éducation, dans la santé, c’est à travers ces services sociaux de base que nos populations ressentent l’action de l’Etat », a lancé Faure Gnassingbé à son auditoire.
Pour lui, l’action de l’Etat ne consiste pas à accueillir chaleureusement le président de la République. « Ce n’est pas parce que le chef de l’Etat est venu et on a agité les mains, ce n’est pas ça l’action de l’Etat. L’action de l’Etat, c’est notre capacité à répondre aux besoins les plus élémentaires des populations. A travers vous, il faut qu’on sente l’Etat, il faut qu’on vive l’Etat », a-t-il poursuivi.
Ces rencontres, apprend-on, seront périodiques et destinées à partager les orientations et priorités du gouvernement et recueillir en retour les contributions des directeurs régionaux pour accroître l’efficacité et l’action publique au Togo. Cela voudra-t-il dire qu’on verra dorénavant Faure Gnassingbé faire des sorties régulières et prendre la parole pour aborder des questions existentielles des populations, parler de l’éducation, la santé, le chômage, le pouvoir d’achat, la lutte contre les inégalités sociales au Togo… ?
C’est une manière de gouverner à laquelle il n’a pas habiué les Togolais depuis qu’il a fait effraction dans leur vie en 2005. Mieux vaut tard que jamais ! On espère que cette nouvelle dynamique, ce changement de management au sommet de l’Etat permettra d’impulser un nouveau souffle à notre pays.
Médard ametepe
Source: Liberté / libertetogo.info
Source : 27Avril.com