C’est difficile, voire impossible de voir une société d’Etat au Togo prospérer sans appendice de corruption, de mauvaise gouvernance et de laxisme dans son fonctionnement. Les responsables nommés par la plus haute autorité de l’Etat se foutent de la confiance et mettent progressivement la société dans une situation d’asphyxie. Dans nos investigations, l’Indépendant Express s’intéresse aujourd’hui à la Compagnie Energie Electrique du Togo, la CEET. Elle est plongée dans un gouffre qui menace son existence, mettant en vedette un Directeur général nommé Mawussi Kakatsi dans de terribles malversations financières. Il est trempé jusqu’aux os.
La fièvre de Lassa est une fièvre hémorragique foudroyante provoquée par un arénavirus nommé virus Lassa, proche de la maladie à virus Ebola, décrite pour la première fois en 1969 dans la ville de Lassa, dans l’État de Borno, Nigeria
Comparée à la gestion quotidienne de la CEET, la pathologie présente les mêmes symptômes : hémorragie sévère.
La CEET est minée par plusieurs scandales financiers menés par son Directeur Général, le sieur Mawussi Kakatsi.
Quelques questions réponses permettent de décrire l’atmosphère financière polluée de la boîte : A qui appartient la société NTA, une vitrine chargée des communications radio qui n’a jamais réussi à remplir son cahier de charge mais qui est payée sur des centaines millions ? A un certain Clément Awesso avec pour actionnaire et complice du crime, un monsieur Kakatsi DG de son Etat.
Pour assurer ses arrières, le DG s’apprête à signer un contrat faramineux d’une durée de 10 ans à la fameuse entreprise en gonflant le montant de 80 millions à 750 millions de FCFA. Il aura une retraite bien dorée, même parti de la Direction de la CEET, il pourra vivre des 750 millions de FCFA. Un scandale. Cette manœuvre de coefficience à croissance exponentielle divise aujourd’hui le conseil d’administration.
Pourquoi les coupures ont repris service au Togo ? Parce que, au lieu d’un ingénieur en électricité pour gérer l’exploitation, le DG de la CEET, pour des raisons de convenance et de népotisme a choisi un technicien en BTS, incapable de réussir l’exploitation du système du courant. Les délestages ont repris leurs droits.
Qui est cette dame présentée comme une copine du protecteur du DG, qui n’est ni directrice, ni cadre mais qui devient puissante en occupant le bureau de l’ancien Directeur, Conseiller du DG, Abikao ? C’est la dame Tétégan Akewa, reconnue dans la boîte comme maîtresse d’un certain Mey Gnassingbé, frère du président, conseiller à la Présidence, député à l’assemblée, présenté par les détracteurs comme le propriétaire par voie d’héritage de la famille Gnassingbé de la CEET.
Demandez au DG Kakatsi s’il connaît l’effectif réel des agents de la CEET. Il n’en sera pas à la mesure. Parce que justement, il ne connaît pas, tant les recrutements se font à vau l’eau. Exemple, en l’espace d’intérim d’un week-end ou le DG avait voyagé et a laissé l’intérim, il a été effectué nuitamment, de dimanche à Lundi près d’une centaine de recrutement avec déploiement immédiat et prise de fonction le lundi. Vitesse de croisière.
Pourquoi aujourd’hui, la CEET, une société qui a plus besoin des agents de terrain est composée à 80% de bureaucrates et les travaux de terrains délaissés. Parce que, la Direction a préféré donner du travail aux copains et aux coquins, aux maîtresses et copines qui préfèrent se mirer au bureau que d’aller sur le terrain. Exemple, pour des raisons de népotisme le DG a embauché une femme enceinte (ce n’est pas interdit) qui a démarré son travail avec un congé de maternité, nommée chef de département des stocks sans essai de 6 mois minimum. Cela est possible chez Mawussi Kakatsi, DG de la CEET.
Pourquoi, à la CEET, il existe un nombre important d’agents fictifs, qui ne sont pas inscrits comme employés mais continuent à percevoir leurs salaires. C’est parce que la boîte elle-même ne contrôle pas l’effectif. Exemple : Le Ministre Noupokou Damipi, ancien DG de la CEET, ancien Ministre de l’énergie, conseiller à la Présidence continue d’émarger dans les cahiers comptables de la CEET, environ 3 millions de FCFA par mois. Une anomalie, sans doute.
Pourquoi à la CEET, les salaires des Directeurs sont payés par les soins d’un cabinet français dont le représentant effectue chaque fin du mois l’aller retour Paris Lomé hébergement séjour payés par le contribuable pour juste payer les salaires de la douzaine de directeurs puis repartir ? Parce que Mawussi a élargi son réseau de combines jusqu’à l’international.
Pourquoi, pourquoi, pourquoi, ??? nous pouvons en énumérer une bonne centaine de scandales qui secouent la CEET. Mais il reste un autre pourquoi encore important :
Pourquoi face à toutes ces dérives qui plongent la CEET dans le noir, le Ministre de tutelle, Marc Ably Bidamon Dèdèriwè ne lève pas le petit doigt ? C’est l’autre pair de manche que nous allons développer dans la série noire de la gestion de la CEET, puisque le ministre a aussi commis des erreurs fatales.
L’autorité s’est-elle trompée de personnes à diriger cette boîte stratégique ou est- elle complice des malversations et magouilles ?
Bientôt, le Togo risque de brader sa compagnie d’énergie aux plus offrants qui finira comme Togo Électricité.
Puisque sur toute la ligne, les services et prestations de la Compagnie Energie Electrique du Togo sont sous traités, à 90% et avec des entreprises miroirs appartenant directement ou non à M. Mawussi Kakatsi et ses complices.
Carlos Ketohou
Source : L’Indépendant Express
27Avril.com