Togo- La DMK annonce un grand meeting à Vogan

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En conférence de presse ce vendredi, les responsables de la Dynamique Mgr Kpodzro (DMK) ont annoncé la tenue d’un grand meeting le 27 novembre prochain dans la ville de Vogan, plus précisément à la place publique dite YESUVITO, commune de Vo 1. Dans sa déclaration liminaire, la DMK énumère trois sujets importants qui seront au menu de cette manifestation politique.  Il s’agit de la vie chère, de l’insécurité et de la crise socio-politique qui perdure au Togo. Lecture.

DECLARATION LIMINAIRE

Mesdames et messieurs les journalistes, chers militants et sympathisants des partis politiques et associations membres de la DMK, soyez les bienvenus à Vogan.

Notre déplacement de ce jour à Vogan doit marquer un tournant décisif dans notre lutte pour la libération de notre pays. Il s’agit de nous affranchir de  l’immobilisme que tente d’imposer le pouvoir actuel aux partis politiques de l’opposition surtout à la DMK et ce, depuis la dernière élection présidentielle du 22 février 2020. Cela ne peut plus continuer car il n’est pas acceptable que, dans une démocratie, qu’il n’y ait pas de vie politique.

Dans un tel contexte, il est de notre devoir de déchirer le voile que tente délibérément d’imposer le pouvoir aux citoyens Togolais et aux partis politiques de l’opposition en s’illustrant dans la  désinformation et une gouvernance de mensonge et de  propagande inutile.

Mesdames et messieurs de la presse, nous voudrions saisir l’occasion de cette rencontre avec la presse à Vogan pour vous annoncer le grand évènement qui nous attend. La DMK organise le 27 novembre 2022 un grand meeting à la place publique dite YESUVITO dans la ville de Vogan, commune de VO1. Ce meeting était annoncé pour le 20 novembre mais nous le confirmons finalement pour le 27 novembre 2022. Nous espérons compter sur vous pour relayer suffisamment cette information auprès du public.

La DMK s’adresse aujourd’hui au peuple Togolais ici à Vogan sur trois sujets importants qui nous préoccupent.

 II s’agit de la vie chère, de l’insécurité et de la crise socio-politique qui perdure dans notre pays.

Au sujet de la vie chère

Au-delà des raisons souvent évoquées et toujours relayées par le pouvoir en place, à savoir la guerre en Ukraine et les conséquences de la pandémie de Covid19, le pouvoir éprouve d’énormes difficultés pour contenir l’inflation généralisée et pouvoir maîtriser le niveau des prix, tout en préservant un niveau de vie convenable aux populations. Partout ailleurs dans le monde, les gouvernants réagissent en relevant le pouvoir d’achat des populations et en limitant l’inflation par des mesures économiques et monétaires appropriées. Ici au Togo, le gouvernement de fait, non seulement est incapable de relever le niveau des salaires et prendre des mesures adéquates pour rehausser le pouvoir d’achat de tous les Togolais à cause du manque criard de moyens financiers, mais aussi, il ne dispose d’aucun moyen d’agir sur la politique monétaire; étant donné qu’il n’est pas maître de la monnaie que nous utilisons. C’est ainsi que les dix mesures récemment prises par le gouvernement de fait sont juste de la poudre aux yeux au regard de la gravité de la situation que vivent nos populations. Malgré cette faiblesse structurelle de notre économie qui limite les initiatives du gouvernement, celui-ci se complaît dans la médiocrité et refuse des mutations indispensables pour amorcer les véritables programmes de développement.

Comment peut-on comprendre que les populations du site des importants gisements de phosphate exploités depuis plus de trois décennies ne puissent pas disposer de l’eau potable, de l’électricité, des écoles adéquates et des équipements ou infrastructures qui leur permettent de se développer convenablement ?

Comment comprendre, qu’après plus de 50 ans d’exploitation des gisements des phosphates, les terres exploitées ne puissent être régénérées pour redonner aux populations l’occasion de retrouver leurs moyens de production que constituent les activités agricoles mais ce gouvernement d’incompétents notoires laisse les populations dans cet environnement de désolation ?

Comment comprendre qu’au lieu de mener une vraie politique qui consiste par exemple à créer des industries de transformation de nos matières premières et pour donner des emplois aux jeunes, le gouvernement de Faure Gnassingbé  se contente d’annoncer de maigres  investissements pour des travaux de rénovation du stade de Hahotoe ? Pour quel impact sur la vie des milliers de nos compatriotes désœuvrés ?

Mesdames et messieurs les journalistes, chères populations de VO, voilà comment le pouvoir RPT Unir croit gouverner ce pays, n’arrivant même plus à avoir de la bonne inspiration pour  mettre les citoyens dans des conditions normales de vie mais se réjouit de satisfaire les prédateurs étrangers  qui pillent allègrement nos richesses.

Cette situation pousse l’Etat à mettre une pression fiscale forte sur les citoyens en les étouffant tous les jours un peu plus. Cela explique la création des taxes tous azimuts et le recours permanent du gouvernement UNIR à l’emprunt public pour payer les fonctionnaires de l’Etat chaque fin de mois.

Dans ces conditions, l’Etat Togolais ne peut en aucun cas réussir à trouver une solution à la vie chère dans notre pays, mieux, il ne fera que l’exacerber au fil des jours.

Au sujet de l’insécurité

Depuis plusieurs années, en plus de l’insécurité sociale et la misère qui se généralise comme une gangrène et pousse certains de nos compatriotes  désespérés à se suicider  parce qu’ils n’en peuvent plus, la sécurité physique des Togolais et de leurs biens n’est plus garantie dans ce pays de 8 millions d’habitants, alors que le budget alloué à ce secteur ne cesse de croître chaque année. Tout porte à croire que la sécurité dans notre pays se résume à la protection du pouvoir du président de la République et de sa personne.

En effet, les Togolais meurent à chaque instant, à chaque endroit et en toute circonstance à cause du manque de protection de l’Etat. Sur les routes, dans les marchés, dans les aérogares, et partout ailleurs, les Togolais sont braqués, tués, violés, violentés, spoliés de leurs biens. Des enquêtes sont toujours ouvertes mais ne sont jamais clôturées.

Dans le Kpendjal et dans toute la région des savanes en général, des milliers de nos concitoyens sont dans une détresse absolue, sans abris et sans moyens de survivre du fait d’avoir quitté leurs domiciles habituels pour des raisons d’insécurité liée au terrorisme.

Depuis plusieurs années,  de nombreux citoyens se plaignent des bavures et de la brutalité policière et/ou militaire. Des familles sont endeuillées par la faute de ceux qui sont censés nous protéger. Peut-être qu’il y a lieu de situer les responsabilités dans ces cas, mais à l’heure actuelle où il y a nécessité de rechercher une cohésion nationale et un soutien de tous les citoyens pour, non seulement repousser les terroristes mais aussi sortir notre pays de la domination néocoloniale, il y a exigence de changer aussi de paradigme à ce niveau. Il y va de notre survie collective.

Au sujet de la crise socio-politique.

Notre pays vit une crise socio-politique que nul ne peut ignorer. Cette crise est aggravée par la proclamation des faux résultats issus de l’élection présidentielle du 22 février 2020 avec ses cortèges de violence sur les responsables de la DMK. Le patriarche nonagénaire Monseigneur Philippe Fanoko KPODZRO se trouve en exil de même que le président Agbéyomé KODJO ainsi que beaucoup d’autres togolais de la diaspora qui ne peuvent pas rentrer dans leurs pays sans craindre le malheureux sort que subit jusqu’à ce jour notre compatriote Jean Paul Omoulou, Alfa Ibrahim, ou Madougou Kamalou. Beaucoup de compatriotes  comme Dimon ORÉ et bien d’autres aussi croupissent toujours en prison pour des raisons que nous ignorons. La grâce présidentielle accordée tout  récemment aux prisonniers a simplement démontré le mépris du pouvoir pour les détenus politiques. Pendant ce temps, Faure Gnassingbé se démêle pour favoriser la sortie de prison des gens qui sont en conflit avec la loi chez nos frères du Mali. C’est difficile à comprendre.

 Les situations politiques et sécuritaires chez nos voisins du Burkina Faso et du Mali interpellent à plus d’un titre les Togolais qui doivent comprendre que seule la lutte libère de la domination et de la mauvaise gouvernance. La DMK salue la bravoure et le courage des peuples Maliens et Burkinabé et les exhorte à tenir ferme dans leur détermination afin de servir d’école pour les peuples africains en lutte pour leur émancipation.

Les Togolais ne peuvent être en marge de ce mouvement de mutation politique qui gagne toute l’Afrique surtout francophone.

A cet effet, la DMK lance un appel à toute la classe politique togolaise pour enfin emprunter la voie de la sagesse pouvant permettre une vraie réconciliation qui, seule, peut baliser le chemin de la refondation de notre République en perdition.

Pour se faire, il faut nécessairement régler les questions urgentes et importantes suivantes :

  • Libérer tous les prisonniers politiques sans exception
  • Faire rentrer tous les exilés politiques sans exception et sans conditions
  • Appliquer la décision de la cour  de Justice de la CEDEAO dans l’affaire opposant le président Agbéyomé KODJO et l’Etat Togolais
  • Décrisper la vie politique en s’engageant dans une discussion franche et sincère avec les protagonistes de la crise née de l’élection présidentielle du 22 février 2020
  • Cesser toutes les mesures de restrictions des manifestations publiques pacifiques conformément à notre Constitution
  • Régler la question de la vie chère par des mesures inclusives et respectant la dignité humaine
  • Réintégrer tous les enseignants abusivement licenciés suite à leur dernière grève.
  • Rétablir les agriculteurs et les populations expropriées dans le cadre des exploitations minières dans leurs droits en leur donnant les moyens de se recréer des conditions de vie meilleure.

Merci à vous tous.

Fait à Vogan, le 11 novembre 2022

La Conférence des Présidents

Source : icilome.com