Togo: La diplomatie version Dussey toujours à la ramasse

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Robert Dussey

Au rang des Africains migrants récemment arrêtés par la police équato-guinéenne, on dénombre 24 Togolais. Si les noms de ces derniers sont publiés par les responsables de la communauté togolaise de ce pays où ils ont échoué par inadvertance, eux qui voulaient au départ rallier le Gabon pour y trouver un mieux-être jusqu’ici hors de leur portée, ces Togolais ont en commun de venir de Sokodé et de Kara entre autres.

Ils ont également en commun d’être logés à la même enseigne, de subir de plein fouet une existence qui n’en est pas une dans la partie septentrionale d’un pays où il ne fait décidément pas bon rester.

Comme tous ces milliers Africains qui ne sauraient subir continûment la précarité, ils ont choisi, un peu comme les 57 autres Béninois et les 6 autres Burkinabé de tenter le tout pour le tout.

Des sources bien informées indiquent que les 87 migrants (24 Togolais, 57 Béninois et 6 Burkinabé) ont pris une embarcation pour le voyage qui se faisait en groupe avec un autre bateau. Mais arrivés dans les eaux territoriales du Gabon, la police a arrêté le premier bateau et ses voyageurs. Les mêmes sources précisent que le second bateau dans lequel se trouvaient les Béninois et les Togolais a rebroussé chemin. Malheureusement, il s’est confronté au problème de carburant au milieu de l’océan. Le conducteur a sauté dans l’océan et laissé ses passagers qui ont erré pendant 9 jours sur les eaux sans manger ni boire avant d’arriver dans les eaux territoriales de la Guinée Equatoriale.

Depuis, ils sont dans les mailles de la police équato-guinéenne. Jusqu’à quand ? On ne sait pas plus le sort qui leur sera réservé que si les autorités togolaises feront diligence pour trouver une solution idoine. Passons.

L’autre information, non moins dramatique, nous vient du Haut Conseil des Togolais de l’Etranger en Mauritanie (HCTE-Mauritanie), qui a informé l’opinion le 22 juillet 2024 de la disparition en mer d’un Togolais lors de l’interception par les gardes côtes marocaines du navire transportant des immigrants. Selon le HCTE-Mauritanie, le Togolais vivait à Nouadhibou en Mauritanie. Il serait monté à bord d’une embarcation à destination de l’Espagne. Mais, malheureusement le navire a été intercepté par les gardes-côtes marocains.

L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) se dit pour sa part désolée de la tournure des événement : « Nous sommes profondément attristés par la mort de 15 migrants et la disparition en mer estimée à plus de 195 personnes après le chavirement d’un bateau à Nouakchott », a-t-elle publié sur X.

Ce Togolais n’était pas enregistré officiellement auprès du bureau du Haut Conseil pour qu’on puisse avoir assez d’informations sur ses parents au pays (Togo).

Remarquons que ces événements qui se produisent de temps à autre et qui ôtent gratuitement les vies de la jeunesse togolaise traduisent le dépit de celle-ci de vivre les affres de la mal gouvernance sur fond d’une dictature enracinée.

Pour être poignants, ces drames trouveront-ils pourtant un écho favorable auprès des dirigeants togolais occupés plus à d’autres soins qu’à ceux de leurs populations ? Une chose est sûre : le pouvoir togolais a mieux à faire que de prendre la mesure des maux qui gangrènent la société togolaise. Il n’a que faire du marasme d’une jeunesse désorientée, sans avenir, qui perd ses repères à trop patauger dans le chômage et la précarité. Il préfère faire la part belle à une minorité qui continue de s’accaparer les richesses du pays, à des ministres passés de mode mais maintenus envers et contre la volonté du peuple.

Ces drames se produisent dans le même temps où le Comité d’organisation du 9eme Congrès panafricain (prévu à Lomé du 29 octobre au 2 novembre 2024) s’active pour ce rendez-vous dont le thème retenu est « Renouveau du panafricanisme et rôle de l’Afrique dans la réforme des institutions multilatérales : mobiliser les ressources et se réinventer pour agir ».

A la baguette de l’événement on trouve un certain Robert Dussey du ministère des Affaires étrangères doublé d’apôtre du panafricanisme qui n’a jamais posé d’acte digne de panafricaniste. A se demander si sa diplomatie se borne à organiser des sommets sans lendemain et à soutenir des initiatives aussi futiles que la promotion de l’africanophonie, alors que des dizaines de ses compatriotes meurent dans des conditions les plus effroyables qui soient loin de leur terre natale. S’il mesure vraiment les charges de son portefeuille, un ministre des Affaires étrangères ne laisse pas plus d’une fois mourir en mer ses compatriotes.Et si cela survient malheureusement, la diplomatie consiste à venir au secours des concitoyens en difficulté à l’extérieur.Paradoxalement, cela n’interesse acunement le Professeur Dussey, lui qui doit travailler à garder la jeunesse qui risque sa vie incessamment dans sa quête du mieux.

Sodoli Koudoagbo

Source: lecorrecteur.tg

Source : 27Avril.com