C’est un leitmotiv bien trop connu : à chaque moment de crise socio-politique, on dénonce le silence des intellectuels. Le savant ou l’intellectuel, a « le devoir de développer son esprit critique, de ne soumettre son entendement à aucune autorité que la raison » avait affirmé Durkheim. Plus qu’une invitation, Durkheim rappelle à tout intellectuel l’attitude à adopter face à la chose publique. Cette préoccupation est encore plus soulignée lorsqu’il précise la place que doit occuper l’esprit critique dans l’identification d’un peuple démocratique : « Un peuple est d’autant plus démocratique que la délibération, que la réflexion, que l’esprit critique jouent un rôle plus considérable dans la marche des affaires publiques ».
Les propos du sociologue interpellent non seulement sur la crise de la démocratie en Afrique aujourd’hui mais surtout sur l’inertie de l’élite intellectuelle face à ce déclin regrettable, voire sur sa collaboration à la déconstruction du chantier ouvert il y a trente ans à la Baule par le Président François Mitterrand. En effet, lors de la XVIème Conférence des chefs d’État d’Afrique et de France qui se déroule dans la commune de La Baule-Escoublac, le président François Mitterrand prononce un discours dans lequel il invite les pays africains à adopter des réformes démocratiques. Aujourd’hui, c’est une très grande désillusion, un désenchantement pour parler comme Weber. Les intellectuels africains ont sabordé les espoirs démocratiques suscités par ce fameux discours.
Il est difficile de comprendre cette –
Source : icilome.com