Un autre échec politique et la minorité continue d’assujettir la majorité, mais plus pour longtemps?
La volonté du peuple togolais ne les intéresse pas. D’ailleurs la minorité dans son arrogance et sa suffisance rétorque, de plus en plus, : de quel peuple parlez-vous? Elle oublie que de toute l’histoire de l’humanité, seul un nombre symbolique, condensé des misères et des martyrs, renverse les rois ou les systèmes iniques au nom de la majorité silencieuse.
Pourtant, cette minorité eupeptique des derniers publics avait l’occasion pour une fois au moins d’enclencher un processus véritable d’alternance et d’imputabilité économico-socio-politique au Togo. Au contraire c’est une autre phase de confiscation du pouvoir qui a été actée. Le fait que RPT-UNIR ait pu organiser unilatéralement les législatives de ce 20.12.2018, est un autre échec politique; malgré le boycott massif du peuple.
C’est un fait que depuis les années 90 les forces exogènes qui interviennent dans la crise au Togo comme médiateurs, facilitateurs ou observateurs applique la triste théorie du sourd-muet-aveugle. Surtout que le clan des Gnassingbé a développé le «génie de la tentacule de corruption et de chantage» qui a engendré une toile de redevables.
Le pire sourd est celui-là qui ne veut rien entendre, cependant il est possible de le ramener à la réalité en faisant ce «qu’il faut faire et non ce qu’on peut». Ainsi ce qui est effarant après les élections législatives du 20 décembre 2018 est qu’on veuille imputer tous les tors aux autres, notamment la CEDEAO, le Conseil de l’Entente, l’UA, la France, et finalement la fameuse communauté internationale, …
Pourtant ce ne sont que des facilitateurs qui font avec ce qu’ils ont entre les mains. Un sapeur-pompier ou un urgentologue déploie une réponse adaptée à l’urgence dont il fait face. Alors avions-nous fait ce qu’il fallait, comme politiciens, comme citoyens, comme organe, comme diaspora; bref comme indigné et révolté? Je pense que : NON et mille fois non.
Nous togolais devons enfin avoir le courage d’assumer nos erreurs, nos insuffisances, aussi nos suffisances et nos inaptitudes pour finalement «grandir» dans la conduite de cette lutte interminable et qui ne fait qu’ajouter aux souffrances des masses togolaises.
La réalité géopolitique : Un rappel
Il n’y a pas de relations d’amitié entre les États et il n’y en aura jamais aussi longtemps que les HUMAINS habiteront cette planète terre. Les exemples sont légions dans le temps et dans l’espace. Il n’y a que des intérêts à défendre ou à imposer. C’est déplorable, mais c’est ainsi. Ainsi chaque dirigeant est appelé à défendre en premiers les intérêts des siens.
Nous devons retenir, parfois de travers de la gorge, que la fameuse communauté internationale ne pose certains gestes d’ingérence que lorsqu’elle est poussée au point critique, sinon elle gère le quotidien avec le « principe du moindre mal » à l’envers ou à l’endroit. En aucun cas elle ne voudrait créer un précédent, un principe de base de géopolitique.
Attendre que l’extérieur, même la CEDEAO, dise à Faure de ne plus se présenter en 2020, 2025 ou qu’il accepte sans « la nécessité d’agir » tout ce que la C14 impose au « nom du peuple »; est un peu de la naïveté ou un manque d’envergure politique. Et ceci s’adresse à nous tous, politiciens ou non.
Si la finalité de nos engagements est l’atteinte de l’égalité de chance pour tous, l’assainissement des mœurs et l’accomplissement pour la postérité, alors nous nous devons d’être efficaces et efficients. Nous allons devoir travailler méthodiquement avec efficacité en y intégrant la variable « pouvoir de nuisance, de corruption, de chantage et de répression » de la tentacule RPT-UNIR et ses sbires.
En certaines circonstances, nous savons que les lignes partisanes freinent particulièrement l’atteinte de l’efficacité. C’est aussi simple que ça et ce n’est nullement des critiques aveugles ou la « non reconnaissance » du travail de qui que ce soit. Loin de là.
La réalité qui compte est de faire ce qu’il faut et non ce qu’on peut; c’est cruel ainsi, mais c’est ce qui reste et structurant pour la postérité. Que retiennent l’histoire et les peuples des Mobutu, Bongo, Houphouët, Amin Dada, Compaoré,…; contrairement aux Nkrumah, Nyerere, Cabral, Lumumba, Sankara,…?
L’essai de la CEDEAO
Par exemple la révolution Burkinabè avait mis la CEDEAO à la touche et finalement imposé sa volonté, ses aspirations. Aussi les Gambiens ont forcé la CEDEAO à défendre une évidence ou une réalité tangible qui ne peut plus être niée, pour forcer Yahya Jammeh à respecter ce qu’il avait déjà concédé. Pour en arrivé là les Gambiens avaient travaillé efficacement et pris le dictateur à ses propres jeux.
Dans ces deux situations les lignes ont été déplacées et les points critiques atteints. Alors les forces exogènes n’avaient plus le choix et ont dû appliquer le « principe du moindre mal » à l’envers. Il y avait eu des situations graves dans la sous-région ouest africaine qui n’ont pas connu cette implication de la CEDEAO, car les points critiques n’étaient pas atteints ou que les lignes n’avaient pas suffisamment bougé pour y tendre vers.
Pourquoi devrions alors espérer le « miracle CEDEAO »? Surtout que pas mal de Chefs d’États actuels de la CEDEAO sont des « REDEVABLES » du clan des Gnassingbé pour services reçus. Certains dans leur passé d’opposants avaient bénéficié des largesses de Lomé 2 et de Lomé 3; d’autres avaient profités de soutiens logistiques et/ou de la position stratégique du Togo dans leur conquête du pouvoir et d’autres ont conscience du degré de nuisance de cette nébuleuse qui opèrent au Togo. On les connait et ils se connaissent.
Il faut être une alternative crédible au système RPT-UNIR
Il est de notoriété publique que mieux vaut le diable que tu connais que l’ange que tu ne connais pas. Et ceci est un prisme capital en politique internationale. Si malgré le degré d’ignominie, de barbarie de RPT-UNIR et les plus de 55 ans (1963-2018) de présence du clan des Gnassingbé sur l’échiquier national togolais; ce clan continue ses œuvres; c’est qu’il manquerait d’alternative crédible.
Je vois déjà des visages s’assombrir et l’émotion montée, cependant c’est la triste réalité. Ceci ne met pas en doute la qualité des acteurs de l’opposition et leurs sacrifices personnels, mais questionne plutôt leur courbe d’apprentissage qui tend vers une aversion patente du « travail bien fait ».
La partisannerie politique inique dans un Togo sans réalité d’alternance politique est le principal mal qui gangrène et cannibalise les différents élans de mal de vivre des masses togolaises. Des peuples qui n’ont pas connus de guerres ouvertes, les togolais sont de loin le peuple qui a le plus fait pour sa libération dans la sous-région ouest africaine. Cependant peut-on, la main sur la conscience, dire de même des politiciens et des autres acteurs togolais?
Au Togo les « opposants » finissent par aller au gouvernement et/ou aux affaires (partage de Marchés publics ou autres combines) avec le clan des Gnassimgbé; dont les plus connus : Edem Kodjo, Leopold Gnininvi, Jo Ko Koffigoh, Yaovi Agboyibor, Gilchriste Olympio, G. Aidam, W. Dogbatsè, Logo Dossivi, Dindiogue Nayone, Robert Dussey, Sena Alipui, etc… Vous pouvez compléter la liste à souhait. La question se pose à savoir : est-ce par manque de vision, de personnalité, de substance, d’ambition ou juste le désir impénitent de recherche de raccourcis? Autrement le « Togné viadji koé »…
Et si on fait une analyse succincte, on se rend compte que la classe politique togolaise ne travaille pas efficacement ou pas du tout. Et c’est récurrent. Elle surfe plus sur le désir de changement du peuple que par la volonté de lui offrir un projet de société. Et ces leaders se font aussi de petits redevables, extrémistes qui ne jurent que par leur chef respectif et passent plus de temps à s’invectiver qu’à discuter ou faire le débat d’idées. Aucun parti n’y échappe et bien attendu aucun.
Comment se fait-il que quand tu approches ou analyses des partis politiques qui ont des dizaines d’années d’existence et aspirent gouverner, tu ne trouves aucun projet de société, aucun plan de gestion ou de gouvernance; de sorte que s’ils se retrouvent au pouvoir demain, ça va être l’improvisation a gogo. Pire encore certains de ses partis ont été déjà aux gouvernements et/ou à l’hémicycle des représentants. Des exemples? Vous les connaissez déjà.
Ainsi dans ces partis, quand tu cherches le ou les spécialistes de l’économie, de l’éducation, de la santé, de la stratégie militaire et sécuritaire ou de l’agriculture; on te dira va voir le chef. Vouloir accéder au pouvoir d’abord avant d’y penser serait suicidaire et impardonnable. Car la jeunesse togolaise est hyper impatiente et à raison.
Je suppose, sans risque de me tromper, qu’aucun de ses partis ne peut dire approximativement :
– le nombre d’élèves-étudiants au pays, le nombre de lycées, de CEG, d’école primaires sur le territoire et dans quelles proportions ils sont répartis par région par exemple; sans oublier la formation professionnelle;
– quelle est le quadrillage territorial des camps, zones militaires et leurs effectifs; de quelles unités spéciales et d’actions dispose le pays, leur équipements et structures de commandement réelles;
– quelles sont les structures et subdivisions sanitaires du pays, le nombre de dispensaires et unités par région ou préfecture; la carte microbiologique du pays, les taux de prévalence des maladies, les menaces sanitaires et l’évolution de la couverture médicale;
– quel est le niveau d’endettement relatif du pays, l’état des trésoreries, les sources de revenus par niveau d’acuité et l’impact de la corruption;
– une réflexion sommaire ou approfondie sur le Franc CFA et les instruments monétaires de la zone UMOA et autres instruments; le taux réel de perception des recettes fiscales et douanières;
– le nombre de fonctionnaires, de retraités bénéficiant encore de pensions ou autres formes d’avantages;
– quelle est la structure agro-alimentaire et industrielle de notre pays, son plan de redynamisation, car aucun développement n’est possible sans l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire, ne serait-ce que les produits agricoles de base;
– et bien d’autres!
Pourtant ce ne sont pas les matières grises et les volontés qui manquent au Togo et dans la diaspora. Toutefois la structure de presque tous ces partis politiques est tel que les « penseurs » ne sont pas les bienvenus, mais plutôt les faiseurs de rois.
L’exubérance émotionnelle n’est jamais porteur de vision pour une Nation. Il faut être pragmatique, saisir les occasions et exploiter les dynamiques du moment. Il faut être tout simplement opportuniste.
Après la « dynamique Tikpi Atchadam » d’août 2017 qui au fil du temps n’a été qu’une bougie au vent, au lieu d’être un phare de navigation protégé contre les vagues. Saurions-nous enfin en tirer les conséquence pour changer de stratégie pour l’avenir?
Une nouvelle piste ou dynamique à explorer
Actuellement nous avons une autre dynamique « Père Pierre-Chanel Affognon au sein du Mouvement Espérance pour le Togo », saurons-nous enfin en faire ce qu’il faut?
Ainsi depuis les années 90 il y a eu au Togo des dynamiques qui n’ont pas été portées, pour cause de guerre d’égo. Ne nous leurrons point, aucune lutte n’a été gagnée sans dynamique constante. Comprenons, au moins que, selon les lois de la nature, après les tempêtes il aura, à coup sûr, le beau temps et alors chacun pourrait, allègrement, se prélasser, Mais avant cela, s’il vous plait, il faut faire face aux intempéries.
Le Togo aussi mérite mieux. Enfin une alternative crédible au clan des Gnassingbé?
Lors de la conférence de presse des observateurs de la CEDEAO suite aux législatives du 20 décembre 2018, le général béninois Béhanzin a fait des déclarations qui doivent glacer le sang de plus d’un…
Autrement comment comprendre que la CEDEAO :
avait depuis le 23 septembre ou octobre 2018 installé «à long terme» 20 observateurs du processus du recensement;
par la suite elle a envoyé 2 experts électoraux qui suivait le processus;
et finalement l’expert du droit constitutionnel suivi, qui élabora les propositions de réformes des articles de la constitution en contentieux;
que le comité de suivi était venu plusieurs fois à Lomé,…
etc,…
et que la C14 :
– n’ait pas tenu les masses informées,
– n’ait pas fait dans l’espace-temps de monitoring de l’état des lieux,
– n’ait pas été du tout pro-active, connaissant le degré de duplicité du système RPT-UNIR,
– n’ait pas remarqué que le système RPT-UNIR manipulait et tirait avantage de tout,
– ne faisait pas d’analyse-déduction-action, comme si elle se disait les autres doivent savoir ce qu’ils doivent faire pour nous satisfaire,
– n’ait pas constitué d’équipe de négociateurs avec mandats et agenda,
– et finalement n’ait pas senti que le tapis leur glissait sous le pied!
Ce semblant d’inertie ou de pilotage à vue de la C14 a fait le jeu du RPT-UNIR qui avait le bon rôle qui a fait passer la C14 comme des gens qui voulaient le beurre et l’argent du beurre. Ce n’est pas parce qu’on a le peuple avec soit ou qu’on surfe sur ses aspirations, qu’on doit être abonné aux moindres efforts ou prendre tout pour acquis.
En politique l’apparence devient la réalité perçue. Pour avoir ce que l’on veut, il faut tirer un trait sur ce que l’on ne veut pas et ne pas avoir peur du lendemain.
Gens du Togo, FAISONS désormais ce qu’il faut!
Joseph Kato
27Avril.com