En Afrique, quand l’époux décède, sa ou ses femmes sont souvent soumises à des rites de veuvage. Seulement dans certaines communautés, ces pratiques culturelles sont déshumanisantes, totalement en violation des droits humains.
Pour une meilleure protection des droits des veuves au Togo et en Afrique en général, la Conférence des églises de toute l’Afrique (CETA), à l’occasion de la journée internationale des veuves, a organisé ce vendredi 23 juin 2023 à Lomé, un séminaire qui a réuni plusieurs acteurs, notamment les chefs traditionnels, les chefs d’églises, les défenseurs des droits humains et les champions masculins pour la justice de genre au Togo.
Placée sous le thème : « L’amour du Christ nous pousse à défendre les droits et la dignité des veuves en Afrique », le but cette assise est d’inviter ces acteurs à accentuer la sensibilisation au sein des communautés pour un changement de mentalité en vers les veuves. « Les veuves sont des êtres humains comme nous. Elles méritent du respect », a lancé Rév pasteur Emmanuel Ajavon, responsable d’église, champion masculin pour la justice de genre au Togo.
Au cours de cette rencontre, de nombreuses femmes veuves ont partagé avec l’assistance la situation difficile qu’elles traversent après le décès de leur mari. Des témoignages qui ont suscité l’indignation dans la salle. « Pouvez-vous imaginer ? Après le décès de mon mari, ma belle-famille a mis mes enfants et moi à l’écart et s’est accaparé des biens de mon défunt époux. (…) Maintenant c’est moi seule qui joue à la fois le rôle de père et de mère pour subvenir aux besoins de mes enfants », a témoigné Mme Immaculée.
Décidée à accompagner ces femmes, la CETA a mis en place un outil de plaidoyer. Il s’agit d’un document riche en contenu, dont la divulgation permettra de renforcer la sensibilisation pour un meilleur traitement des veuves dans les communautés.
« Au Togo comme dans tous les pays d’Afrique, être veuves n’est pas du tout facile. Vous avez écouté les témoignages. Donc cet outil, nous allons essayer de le divulguer et l’appliquer au niveau des églises locales pour renforcer la sensibilisation en vue d’un meilleur traitement des veuves dans nos communautés », a ajouté le Rév pasteur Emmanuel Ajavon.
Pour la protection des droits des veuves, tous les acteurs pensent s’impliquer davantage dans la sensibilisation. « Au Togo, le gouvernement a fait des efforts dans ce sens avec la révision du code des personnes et de la famille dans le but de parfaire la correction des dispositions discriminatoires à l’égard des femmes et des enfants. Mais nous aussi à notre niveau, nous allons continuer la sensibilisation », a promis Togbui Aklassou IV. chef canton de Bè.
A la fin, un kit a été remis à toutes les femmes veuves ayant pris part à la rencontre.
Source : icilome.com