Une horde de faux braves, muscles, graisses, chairs et gueules aux allures de troglodytes évadés de quelque grotte préhistorique, bondissants, béliers turbulents aux propos intempestifs, naturellement belliqueux
Horde déchainée, assaillant, assiégeant, prenant en otage la société des hommes, n’ayant en tête que la domination à tout prix, l’hégémonie sur une terre qu’elle devait considérer comme appartenant aussi à d’autres créatures de Dieu
Êtres glauques, rompus à toutes les méthodes de brigandage, aux yeux rouges ivres de sang versé, mais encore et toujours assoiffés, ignorant tout du langage démocratique, sourds à toutes les lois, à toutes des règles qui gouvernent une société des hommes, s’égosillant, grognant comme troupeau de cochons se ruant sur un tas de déchets, grattant furieusement à la quête de tout ce qui peut être avalé
Rodant bruyamment, tonitruants, errants, égarés dans notre siècle civilisé
Cette bande, armée de Gengis Kahn à sa manière, sauf le vrai courage, menaçant les civils sans armes avec kalachnikovs, couteaux, bombes, grenades lacrymogènes, gourdins, traînant après soi tout l’attirail, la ferraille rouillée, les vieux disques rayés des gramophones de nos grands-pères, ne répétant que la Voix de son Maître.
Son métallique guttural assourdissant remplissant nos villes et campagnes
De guerriers aux galons de pacotille, spécialistes de la démonstration de force, du défilé des monstres pour célébrer le meurtre dans le tintamarre, et les manœuvres pour intimider les civils, section fanfaronnade donc, grandiloquents, guerroyant mais jamais contre leurs égaux armés, leurs homologues hors de nos frontières, non contents d’étrangler, tuer, massacrer, saccager, brûler tout sur leur passage quand il s’agit de conquérir et conserver le Pouvoir
Nous provoquent à la guerre civile.
Arrogante dans le sens où l’arrogance est, non seulement une faiblesse mais aussi une maladie humaine, agissant sans gants dans ce domaine-là, n’ayant qu’un seul raisonnement qui proprement s’appelle violence
Un seul but, une seule raison d’être, un seul dieu, le Pouvoir
Sachant qu’elle serait réduite au néant qu’elle est dans le fond sans le Pouvoir
Clique cinquantenaire de ventripotents, fiers adorateurs du Ventre, au cou massif et raide, monstres à la tête complètement engloutie dans l’estomac
Ne leur demandez donc pas de réfléchir sur quelque sujet que ce soit hors du Pouvoir
Omnivores fonçant groin érigé dans le vent, exagérément allongé humant, happant tout ce qui est susceptible d’être dévoré, comme de vulgaires sangliers couverts de poils
Cherchez-vous à les polir, à les lécher, ces sangliers, à leur changer d’aspect, à les revêtir de l’uniforme respectable de soldats, de gendarmes, de policiers ?
Les nobles soldats méritent leur salaire et le respect, en se mettant à la disposition du peuple pour le défendre, même au prix de leur sang s’il le faut. Ces sangliers sont formés pour faire couler et donner votre sang au dieu Pouvoir.
Les gendarmes sous d’autres cieux sont des personnes gentilles, gens ayant une âme qui ne sortent leurs armes que contre des criminels, des malfrats. Ces sangliers, eux, s’acharnent sur des civils aux mains nues, des vieillards jusqu’aux nourrissons
Les vrais gendarmes défendent les faibles, restaurent la justice, le droit…garantissent la sécurité. Mais ces sangliers sont au service d’une catégorie de mafieux vaniteux qui plastronnent, goguenards !
Les policiers, sous d’autres cieux sont gens polis, gardiens de la paix, on ne crache pas pèèè…sur leur uniforme. Mais ces troglodytes, ces sangliers… ?
Ils sont
Voraces de la race de ceux , gloutons insatiables, dont on dit que c’est sur les rails de leur tube digestif que roule, grondant, gondolant et cahotant, le train ´à destination de Gbadagly, pays que l’imagination populaire situe dans l’extrême lointain, le plus grouillant du monde…
Ils sont
Prêts à aller jusqu’au bout de leur instinct de gloutonnerie, à bouffer sans relâche, à gauche, à droite, devant, derrière…même si leur ventre doit éclater et le train lui-même, et les passagers avec eux.
C’est cette horde qui nous invite à prendre les armes si nous voulons conquérir le Pouvoir,
Exactement comme elle l’avait fait la première fois qu’elle a jailli, diablement, hors de sa grotte en 1963,
Et comme elle le fait chaque fois qu’elle est menacée de perdre le Pouvoir, dieu auquel elle voue un culte permanent
L’arrogance est une maladie humaine, ai-je dit. Encore faut-il s’assurer que cette bande a encore quelque chose d’humain. Alors on peut penser à la guérir cette horde, en lui parlant fraternellement de dialogue, de tolérance, de paix, de vivre ensemble.
Mais si dans leur temple, je veux dire dans leur grotte les membres de cette bande ne se prosternent toujours que devant la statue d’or du dieu Pouvoir ?
Si elle n’est, aujourd’hui comme hier, et ne veut être demain en 2020 qu’une bande à trimer pour le champion du clan
À quoi servent tous les remèdes que vous lui proposez ?
Mais, si on ne peut pas la guérir, que doit-on lui faire ou dire lorsqu’elle nous provoque à la guerre civile ?
Juste la plaindre, car malheureuse est-elle dans le fond, cette bande, qui doit trimer dur pour soutenir le trône chancelant du champion clanique. Non, continuer de grogner pour défendre une cause inique qu’elle sait perdue.
Sénouvo Agbota Zinsou
27Avril.com