Togo, Kpénou ou la localité sinistrée : L’eau potable, une denrée très rare…

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Une équipe de la rédaction de «La Gazette du Togo» conduite par son Promoteur et Directeur s’est rendue ce jour, 20 avril 2019 dans un village distant de la ville de Tsévié de 14 km. Kpénou-Dono est le nom dudit village où «La Gazette du Togo» a réalisé un reportage sur la pénurie d’eau à laquelle les populations dudit village et deux autres voisins sont confrontés.

Le constat sur le terrain est amer mais impensable puisque Kpénou est distant de la capitale Lomé de 44 km. C’est une situation insoutenable, ce manque cruel ou presque inexistant d’eau potable, surtout lorsque les réalités auxquelles l’équipe du journal fait face dans la localité-là, laisse tout le monde pantois.

A en croire les populations de Kpénou, un forage leur a été offert en l’an 2000 par une ONG chinoise. Ledit forage servait de pompe publique. Elle dessert trois (3) villages : Nyidjin, Dono et Kpénou. Tombé en panne plus de 3 fois déjà depuis son implantation et réparé par les cotisations des populations, cette pompe publique a signé son arrêt de mort depuis 5 mois. La raison est simple. La pièce motrice qui doit pomper l’eau s’est complètement abimée et irréparable. Il faut donc acheter une nouvelle pièce. La rédaction de «La Gazette du Togo» a poussé la curiosité pour avoir une idée sur le montant réel de l’achat de la pièce endommagée. Aux dires des autorités locales, il faut au moins 600.000F CFA pour le rechange de la pièce endommagée.

Togo, Kpénou ou la localité sinistrée : L’eau potable, une denrée très rare…

Mais le hic en est que ce forage n’a pas été bien fait puisqu’il faut mettre au moins 4 heures de temps pour remplir un bidon de 5 litres, à en croire les dires des bonnes femmes du village. Ce qui pose un sérieux soucis aux populations de ces trois villages qui passent des heures à la pompe où quand il faut s’approvisionner en eau, il faut se lever tôt de bonne heure, déjà à 2 heures ou 3 heures du matin pour s’en approvisionner surtout quand aucune goutte d’eau dans la jarre, ou les bassines à la maison.

Depuis 5 mois déjà où la pompe est tombée panne, les bonnes femmes des villages sont obligées, rappelons-le de parcourir au moins 7 km pour s’approvisionner. Où alors ? Dans un étang d’eau. Une descente à l’endroit pour toucher du doigt cette réalité. C’est la désolation. Impensable que des êtres humains se servent de cette eau pour la consommation. Impensable parce qu’à la vue, cette eau présente une surface qui est recouverte de moisissures et est très sale comme témoignent les photos que nous publions. Pour la boire, aux dires des populations, il faut y mettre des détergents pour éviter des maladies diarrhéiques et microbiennes. Mais cette eau reste imbuvable pour les êtres humains.

Les témoignages sont poignants : c’est avec cette eau que les bonnes femmes font la lessive et elle sert aussi d’abreuvage pour les troupeaux de bœufs qui n’hésitent pas à y déféquer pendant que les bonnes femmes du village y puise pour la consommation.

Plus grave, cet étang regorge de crocodiles qui font rage à certaines périodes de pluies, à en croire un responsable local.

Incroyable que c’est la localité-là qui abrite les grands événements du parti au pouvoir (RPT-UNIR) ou bien la ville brandie comme un fief dudit parti dans le Sud du pays. C’est aussi la ville d’où est issue le l’actuel premier ministre, chef du gouvernement du chef de l’Etat Faure GNASSINGBE.

En somme, c’est une localité qui s’apparente à une ville sinistrée, comme d’autres encore pour la seule et unique raison que l’eau, source de la vie, manque cruellement aux populations dont on sollicite à loisir le suffrage à chaque scrutin. Le PND, les élections locales et présidentielles sont encore en vue et l’on ne sera pas étonné de voir des autorités du pays sinon cadres de ladite localité, membres du parti RPT-UNIR se pointer devant ces populations pour les bleuir pour qu’elles votent pour elles.

Pour rappel, Kpénou sépare la capitale Lomé de 44 km au moins, et de 14 km la ville de Tsévié, ville natale du Premier ministre actuel, chef du gouvernement Sélom Klassou.

Peuple togolais, réveilles-toi !!!

Idelphonse Akpaki

Source : La Gazette du Togo

27Avril.com