Malgré une vigilance renforcée des Forces de défense et de sécurité (FDS) depuis fin octobre 2024, qui a permis d’éviter des incursions de grande envergure, la région des Savanes reste sous pression. Les enlèvements de bétail, souvent accompagnés de violences, témoignent de l’adaptabilité des groupes armés et des défis persistants auxquels font face les autorités pour sécuriser cette zone stratégique.
Dans la nuit du 29 novembre 2024, des individus armés ont fait irruption dans le village de Todjogou, dans la région des Savanes, emportant un nombre important de têtes de bétail. Ce n’était qu’un début d’une série d’attaques similaires marquant un regain d’insécurité à la frontière nord du Togo.
La même semaine, les renseignements faisaient état de la présence de terroristes en mouvement dans les environs de Nadiagou (Burkina Faso). Une colonne d’éléments armés sur des motos s’est scindée en deux groupes, l’un se dirigeant vers Tiwoli et l’autre vers Napade, des villages frontaliers du Togo.
Les nuits qui ont suivi furent marquées par une série d’incidents tragiques. Du 9 au 10 décembre 2024, des hommes armés ont fait une descente nocturne dans le village burkinabè de Goumetchina, voisin du village togolais de Boale. L’attaque a entraîné l’enlèvement de dizaines de bœufs et l’incendie de nombreuses concessions. Cette situation à semé la panique dans la zone y compris du côté Togolais.
Des témoins parlent de fuites des populations vers des localités plus sécurisées. Deux jours plus tard, aux alentours de minuit, trois terroristes cagoulés ont fait irruption dans la localité de Bamboré, à 5 km au sud du canton de Koundjoaré, où ils ont assassiné un chef de famille âgé de 35 ans, laissant sa communauté dans le deuil.
Cependant, l’intervention rapide des Forces de défense et de sécurité (FDS) togolaises, aidées par des drones, a permis de localiser les assaillants près des villages frontaliers de Tomonlé et Gninyatigou. Un échange de tirs a conduit à la récupération du bétail volé, bien que les terroristes aient réussi à s’échapper.
Ces attaques viennent s’ajouter à une crise sécuritaire persistante dans la région, où le vol de bétail est devenu une activité lucrative pour les groupes armés. Face à cette menace, les autorités togolaises ont récemment décidé de fermer le marché à bétail de Cinkassé.
Ce marché est suspecté de servir de point de revente des animaux volés, rendant sa fermeture indispensable selon les autorités locales.
La recrudescence de l’insécurité pose des défis complexes. Elle exige des réponses stratégiques coordonnées entre le Togo et les pays frontaliers, notamment le Burkina Faso. Si des interventions militaires ponctuelles, comme celle des FDS à Tomonlé, permettent de contenir certaines incursions, elles ne règlent pas les causes profondes de cette criminalité transfrontalière.
L’équation est simple mais difficile : sans un renforcement de la surveillance aux frontières et la mise en place de meilleurs mécanismes pour protéger les communautés et leur bétail, le cycle de violence pourrait perdurer.
Source: lalternative.info
Source : 27Avril.com