Ce qui suit n’est que le récit de la douloureuse nuit de vendredi 12 avril à samedi 13 avril 2019, vécue par les populations de Kpalimé et particulièrement, ceux de Kpogandzi et de Zongo, ou de toute autre personne qui a eu la malchance de s’aventurer dans ces quartiers de la ville. Il s’agit du récit d’un confrère. Il est le Directeur de l’agence ASPAMNEWS, il a débarqué à Kpalimé dans la soirée de Vendredi.
Voici son récit des faits…
Depuis vendredi soir jusqu’à hier samedi, je ne sais plus ce que je peux dire de nos dirigeants. Je ne sais quel qualificatif donner à nos dirigeants. Vendredi soir, je suis arrivé à Kpalimé et j’y suis toujours. J’ai vu, pas on m’a dit.
J’ai vu comment les USIGOIS appuyés par les militaires venus de Témédja ont tabassé des jeunes de Kpogandzi jusqu’à Zongo. Les jeunes ne manifestaient même pas. Les crânes ouverts suite aux coups de cordelettes. Ohhh. Et comme si cela est bien programmé, on coupe le courant un peu et pendant ce temps les militaires frappaient toute personne dehors dans les quartiers de Zongo et Kpogandzi. Ohhh une violence inutile. Quand on te voit avec une moto, on ne te pose aucune question, on ne prend pas aussi la moto, on te frappe et on casse la moto. C’est ce qui s’est passé vendredi nuit à partir de 19h à Kpalimé, cela est rythmé par des coupures intempestives de courant.
Ce qui est encore grave, ce sont les messages de certains chefs de Kpalimé, qui sur les médias, je dis bien sur certains médias de Kpalimé disent que les Kotokoli sont des étrangers à Kpalimé et qu’ils n’accepteront pas que leurs étrangers leur prennent le dessus. Hummm ici où je suis, je me sens mal. Je suis toujours à Kpalimé, le club de Gomido constitué en majorité des jeunes Kotokoli, joue cet après midi avec Koroki, je verrai ce qui va se passer et voir si les supporters de Gomido qui sont ces Kotokoli qu’on traite d’étrangers seront au terrain.
Mais sincèrement j’ai mal de tout ce que j’ai vu à Kpalimé de vendredi à samedi. Et dans la villes les voitures avec des agents de sécurité habillés en noir armés jusqu’au dents circulent nonchalamment. Huumm j’ai mal, sincèrement. On ne gouverne pas comme ça et le préfet samedi matin se dit très content parce que la situation est maîtrisée.
Ce sont là des actes de barbarie inutiles dignes d’un autre siècle qui auraient pu être évités dans un Togo où l’on crie à cor et à cri la réconciliation, la paix et l’état de droit.
Source : T228
27Avril.com