Depuis sa nomination à la tête du Ministère des Enseignements primaire et secondaire, le Président de l’Université de Lomé ne fait pas dans le détail. Après avoir voulu et obtenu la révision de l’accord conclu entre les syndicats d’enseignants et le gouvernement, Professeur Dodzi Kokoroko s’attaque à la gestion des établissements scolaires. Une entreprise délicate dans un secteur sous tension permanente.
L’opération, qui sera menée par des agents de son département et des experts externes, concerne également les Directions régionales de l’enseignement (DRE) et les inspections d’enseignement (IESG et IEPP).
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« Cette démarche, si elle s’inscrit dans la dynamique d’amélioration de la qualité des services du secteur éducatif lancée par le gouvernement, permettra surtout aux pouvoirs publics d’avoir une idée plus précise des recouvrements et collectes de frais scolaires sur le territoire, les effectifs ainsi que les bilans d’exécution des établissements », explique des sources bien introduites.
La gestion cacophonique dans les établissements scolaires…
Le moins qu’on puisse dire, lorsqu’on jette un regard analytique sur la gestion des établissements scolaires, c’est que la gestion y est faite, selon les orientations que chacun se donne, en fonction du rôle qu’il joue et en fonction de ses intérêts. Au grand dam de la pédagogie et de l’éducation.
Les établissements scolaires publics présentent des visages disparates. On dirait, sans exagération aucune, que chacun d’entre eux a un visage qui ne ressemble à celui d’aucun autre. Les montants d’argent que les parents doivent débourser pour y inscrire leurs enfants vont en fonction de l’établissement.
Certes, les pouvoirs publics ont fixé des montants, soit 5000 f pour les filles et 8000 f pour les garçons. Mais la liberté est laissée à chaque établissement d’y ajouter certains frais dénommés parallèles. Une contribution financière des parents d’élèves pour soutenir l’établissement scolaire. Chaque établissement fixe les taux en fonction de ses besoins et ils varient d’un établissement à un autre.
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A titre d’exemple à Lomé, dans certains collèges, les écolages varient entre 7000 et 9000 FCFA pour les garçons, entre 7000 et 8000 FCFA pour les filles. Même constat dans les lycées où les garçons payent entre 15000 et 19000 FCFA et les filles entre 11000 et 13000 FCFA. Dans les régions de l’intérieur du pays, la situation est totalement différente. Selon nos informations, à Kara par exemple, dans la majorité des collèges les filles payent 2500 FCFA et les garçons 3600 FCFA. Dans les lycées, la scolarité des garçons s’élève à 6000 FCFA et les filles 4000 FCFA.
Outre la disparité dans les frais de scolarité qui ouvre la porte à une gestion difficilement contrôlable, quoique les frais parallèles soient fixés par les associations des parents d’élèves, certains chefs d’établissements ont trouvé d’autres moyens pour se remplir les poches.
En effet, « ces responsables indélicats inscrivent plus d’élèves que le nombre de place disponible. C’est en ce moment que les élèves sont obligés de s’asseoir trois ou quatre par banc parfois à l’insu des inspecteurs. Certes, certains affirment être contraint de satisfaire la demande malgré les capacités très limitées. Mais est-il qu’en arguant aider, ces chefs d’établissement s’aident abondamment. D’autres construisent carrément des salles de classe et engagent des enseignants volontaires qui sont payés modestement sur les frais parallèles. Pendant que derrière, en complicité avec les comptables ils empochent des sommes mirobolantes », confie un enseignant.
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On comprend alors la note du 22 décembre 2020 du ministre Kokoroko qui met en garde tous les enseignants titulaires qui procèdent, de leur propre chef, au recrutement des enseignants volontaires ou stagiaires, avec l’idée de les faire prendre en charge par le budget de l’Etat. Mais en fait, au-delà des enseignants titulaires, cette note s’adresse également aux chefs d’établissements qui se livrent à cette pratique « qui grossit dangereusement le contingent des enseignants volontaires ».
Selon nos informations, depuis l’annonce de l’audit de la gestion des frais scolaires, certains chefs d’établissements, sentant le feu aux fesses, ne trouvent plus le sommeil. Ces derniers imagineraient différents stratagèmes pour camoufler leur pratique. Avis donc aux auditeurs.
Fraternité
Source : Togoweb.net