Togo : Kidnappés il y a uns semaine, Nouroudine Gueffé et les autres sont déférés à la prison de Lomé

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Sébabé- Tchassanti Nouroudine Gueffé

C´était jeudi 27 janvier 2022 dans la soirée qu´a eu lieu l´arrestation, ou plutôt le kidnapping du trésorier général-adjoint du PNP (Parti National Panafricain), Sébabé-Guéffé Tchassanti Nouroudine, de Alfa Ibrahim, un Togolais de la diaspora allemande et de trois autres citoyens dans un quartier populaire à Lomé. Le tristement célèbre haut lieu des tortures et traîtements inhumains de toutes sortes, dénommé pompeusement « Service Central de Recherches et d’Investigations Criminelles »(SCRIC), fut l´endroit où les malheureux furent conduits. Bien sûr les familles et proches des embastillés avaient dû se démener dans la panique avant de le savoir et personne ne pouvait dire pourquoi des citoyens qui ne demandent qu´à vivre en paix furent aussi sauvagement et brutalement privés de liberté. Que leur reproche-t-on? Quel sort leur réserve-t-on? Telles sont les insoutenables interrogations qui avaient meublé depuis une semaine la presse écrite au Togo, les réseaux sociaux et la toile en général.

Nous apprenons aujourd´hui jeudi 03 février 2022, huit(8) jours après cet énième enlèvement de Togolais que les cinq (5) nouvelles victimes de la dictature Gnassingbé sont déférées à la prison civile de Lomé. Au Togo, de sinistres personnages autour de Faure Gnassingbé, croyant avoir le droit de vie, de liberté et de mort sur les autres citoyens, décident sur un coup de tête, pour des raisons de conservation du pouvoir, donc pour leurs intérêtes personnels, du kidnapping de Togolais avant de leur chercher un chef d´accusation. De toutes les façons personne ne dira rien, puisqu´il s´agit ici du règne de la loi du plus fort. Les décideurs du pouvoir togolais viennent de terminer l´invention des délits contre des citoyens enlevés manu militari. Apologie du crime et association de malfaiteurs, voilà des faits dont devraient répondre Sébabé-Guéffé Tchassanti Nouroudine, Alfa Ibrahim, Boukari Abdoulrazak, Amadou Abdoulrachid et Banka Alidjénou. Des délits fraîchement sortis du laboratoire noir du RPT-UNIR et dont le procureur de la République ou le doyen des juges d´instruction, doivent avoir signé sans broncher la copie écrite par des personnages qui n´ont rien à voir avec le droit, ou encore la justice.

Un pays peut-il tomber aussi bas dans l´indignité? Est-il encore utile ou nécessaire de continuer à étudier le droit à l´université, quand ce droit ne sert plus le droit des citoyens? Et c´est plus qu´une comédie, c´est un drame; une calamité que le régime togolais puisse faire partie de ceux qui prétendent donner des leçons de démocratie et des droits de l´homme à un pays comme le Mali  qui cherche à se libérer du joug d´une France raciste. Faure Gnassingbé a-t-il fini de faire ses devoirs de maisons? En a-t-il même conscience? Depuis le 19 août 2017 où le Parti National Panafricain (PNP) a fait changer la donne politique en redistribuant les cartes au sein de l´opposition togolaise, le pouvoir togolais, ou mieux la dictature des Gnassingbé de père en fils, démystifiée, ne sachant plus à quel saint se vouer, s´était remise à faire ce qu´elle sait faire de mieux: semer la peur, la terreur, la désolation et la mort au sein des populations; seule légitimité dont ce pouvoir peut se prévaloir. Pire, l´instrumentalisation tribalo-ethnique, déjà expérimentée au temps du père, est redevenue l´arme favorite, l´arme des lâches, pour espérer reprendre la main.

Parmi les plusieurs dizaines de prisonniers politiques, arrêtés ou enlevés pour des raisons fantaisistes, et dont plusieurs sont déjà morts, plus de 80% ou plus appartiennent à un groupe éthnique. La consonance des noms des cinq (5) personnes enlevées jeudi 27 janvier 2022 en dit long sur l´intention du pouvoir Gnassingbé. D´après nos informations depuis Lomé, présentés hier dans l´après-midi au procureur et au doyen des juges d´instruction et ramenés au SCRIC, les désormais 5 nouveaux prisonniers politiques sont déférés jeudi matin, le 03 février 2022 à la prison civile de Lomé, où ils sont pour le moment isolés des autres incarcérés pour cause du coronavirus. Au lieu de libérer tous les Togolais emprisonnés depuis plusieurs années pour des raisons politiques et dont plusieurs sont malades, d´autres viennent s´y ajouter pour les mêmes raisons politiques.

Pourrait-on faire de la démocratie dans de telles conditions? Et que disent les rares partis politiques restés sur le terrain, dont le mutisme étonne plus d´un et qui se disent encore de l´opposition?

Samari Tchadjobo
Allemagne

Source : 27Avril.com