Togo / Justice matrimoniale : Les enfants enlevés pourront-ils reprendre le chemin de l’école ?

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Depuis trois semaines, une plainte a été déposée sur le bureau du Procureur général près la Cour d’appel de Lomé dans une affaire de justice matrimoniale dans laquelle des enfants revenant de l’école ont été kidnappés. Combien de temps encore avant que les trois enfants retrouvent la chaleur maternelle et le chemin de leur école qui a rouvert ses portes hier?

Parmi les maux qui font dire que la justice togolaise est ankylosée, il y a la lenteur dans e traitement des dossiers. Surtout des dossiers qui devraient connaître des suites diligentes du fait de leur urgence ou de la force majeure dont ils sont revêtus. Raison pour laquelle le nouveau président de la Cour suprême est allé plus loin, disant que ce n’est pas tant la lenteur qui pose problème, mais plutôt le côté nébuleux de la justice. « Lorsque le justiciable n’est pas au courant de ce qui se passe avec son dossier, il vient à porter des jugements Sur la justice dans son ensemble », a-t-il estimé.

Depuis le 12 août 2021, la mère de trois enfants .a déposé une plainte, suite à l’enlèvement de ses enfants sur le chemin de retour de l’école. Du fait de l’inconséquence d’une juge matrimoniale qui a entretemps rétracté l’ordonnance ayant permis l’enlèvement, cette mère ne sait plus où sont ses enfants depuis le 25 mai 2021.

Dans l’exposé du conseil de la mère, celle-ci « porte plainte contre le capitaine KAROUE et le sieur BATCHASSI, tous deux officiers de police judiciaire et le sieur NNOLUM Ugochukwu, son époux pour enlèvement de mineurs et complicité d’enlèvement de mineurs conformément aux dispositions des articles 447 et suivants du code de procédure pénale, les articles 378, 379, 382 du code de l’enfant et 48 et 51 du nouveau code pénal». Mais 3 semaines plus tard, le statu quo demeure.

Il n’est pas donné à tout magistrat de, connaître les manquements des forces de l’ordre et de sécurité envers les populations civiles. Raison pour laquelle il existe un parquet général près la Cour d’appel dont une des missions est d’instruire les plaintes de civils contre des éléments de l’armée et de la police.

Si les 3 enfants doivent reprendre le chemin de l’école, ce sera par la volonté du Procureur général. Plutôt par sa célérité et sa disponibilité à rendre service à la nation avec diligence. Un critique du fonctionnement de la justice togolaise ayant eu vent de ce dossier s’est posé deux questions qui confirment les dires du président de la Cour suprême: la juge matrimoniale prendrait-elle cette ordonnance qui a permis de kidnapper les enfants si la mère de ceux-ci était la sœur directe de la juge ? Celui qui est Procureur général actuellement dormirait-il du sommeil juste si les enfants enlevés étaient ses neveux?

Hier mercredi 1 septembre, la rentrée scolaire a démarré à l’école SARES, une école, bilingue où sont inscrits les trois enfants. Déjà que la scolarité a été brusquement arrêtée depuis le 25 mai alors que les enfants n’avaient pas encore terminé l’année ! bien malin qui pourra dire s’ils seront libérés et remis à leur mère pour qu’ils rejoignent leurs camarades à l’école. Comme tous les autres enfants scolarisés du Togo en général, et ceux de l’école SARES en particulier.

Godson K.

Source : Liberté N°3459 du Jeudi 02 Septembre 2021

Source : 27Avril.com