L’élection du 22 février dernier continue
de susciter des réactions. Johannes K. Bavon, le Président du Front des Architectes de la République (FAR) demande
pour sa part l’annulation pure et simple de l’élection.
LETTRE OUVERTE
Présidence de la CENI ; Présidence de la
Cour Constitutionnelle; Commission de la CEDEAO ; Commission de l’Union
Africaine;
Le Groupe des 5 (France, Allemagne,
Etats-Unis, Union Européenne et le Système des Nations-Unies) ;
Objet : Demande
d’annulation du scrutin présidentiel du 22 février 2020 au Togo.
Excellences,
La situation que présente le scrutin
présidentiel au Togo depuis le 22 février 2020 nous oblige à attirer votre
attention sur le besoin immédiat de protéger aussi bien les droits des
citoyens que la démocratie en général dans notre pays.
Considérant tout d’abord, l’organisation
unilatérale des élections présidentielles longtemps contestée par le peuple
togolais ;
Considérant ensuite, le détournement des
institutions électorales par le parti au pouvoir à des fins contraires à
leur vocation ;
Considérant particulièrement,
l’irrégularité du fichier électoral et le déni du droit tant des candidats
de l’opposition que de la société civile à l’observation du scrutin ;
Considérant enfin, les preuves
irréfutables qui révèlent des fraudes massives organisées par le pouvoir en
place, violant ainsi les dispositions du code électoral togolais (refus
unilatéral et illégal de mise à la disposition des subventions officielles
aux candidats de l’opposition, bourrages d’urnes, votes sans carte d’électeur
en faveur du parti au pouvoir, achat des consciences, pressions et menaces sur
les agents de l’administration à voter pour le candidat du parti au pouvoir,
menaces contre les représentants de l’opposition dans les bureaux de votes,
signatures forcées et anticipées des faux procès-verbaux, refus de proclamer
les résultats bureau de vote par bureau de vote, dépouillements dissimulés
dans certains bureaux de votes, blocage des flottes par la CENI pour empêcher
la communication des résultats après dépouillement, le nombre de votants
pour le compte du parti au pouvoir étrangement supérieur au nombre d’inscrits
dans certaines localités…) ;
Il apparait clairement que ces diverses
manœuvres et irrégularités constituent une violation certaine des lois
électorales aboutissant au constat indéniable de la fausseté des résultats
proclamés le dimanche 23 février 2020.
Le résultat de tout ceci est le maintien
en place d’une autorité illégitime et illégale au sommet de l’Etat, ce qui
crée une tension vive au sein de la population, un début de violence faite
aux citoyens et des arrestations arbitraires.
Afin d’éviter des soulèvements visant la
démission de l’autorité illégitime et par conséquent la résurgence de la
crise sociopolitique qui a secoué le Togo ces dernières années, nous
demandons à toutes les institutions nationales et internationales, aux
organisations internationales et à tous les Etats de Droit de :
*proclamer la nullité du scrutin
présidentiel du 22 février 2020 au regard des violations diverses du droit
électoral et des principes régissant une élection transparente et
démocratique*
*s’abstenir de toute forme de
reconnaissance de l’autorité illégitime*
*exercer toutes les pressions nécessaires
pour garantir le respect du choix électoral des togolais, notamment en cessant
toute relation économique et diplomatique avec ladite autorité illégitime*
*aider à mettre en place dans les plus
brefs délais, une période de transition politique visant à protéger et à
défendre la démocratie au Togo.*
Dans l’espoir d’une réaction prompte de
votre part à cette demande, nous vous prions de croire, Excellences, en nos
considérations les meilleures.
Fait à Lomé le 28 février 2020
Le Secrétaire Général
Johannes K. Bavon
source : Liberté
Source : TogoActu24.com