Depuis quelques jours, une vive polémique s’enfle autour de l’existence des milices sur le territoire togolais. La nouvelle n’a toutefois été ni confirmée ni démentie par les autorités en charge de la sécurité du pays. Pourtant, ce qui n’était que rumeur se confirme au fil des jours par plusieurs témoignages des populations. Parmi ces derniers, se compte le président du Nouvel Engagement Togolais. Dans un petit récit, le jeune politicien fait part de son témoignage sur le sujet au lendemain des manifestations des 18 et 19 octobre derniers. Nous vous proposons son texte.
» Hier matin, vers 7 heures du matin, seul au volant de ma voiture, j’ai fait un tour en ville, enfin, Agoè, Adewui, Atikoumé, Agbalépédo et retour chez moi. Devant le point de départ CCP,. un important détachement de gendarmes équipés. Et plus loin, des militaires, avec des FAC sans chargeurs, et des bâtons. Je m’opposerai toujours à la présence de militaires dans la ville pour encadrer les manifestations. Ils n’ont pas le savoir-faire. Et dans un pays normal, si l’état d’urgence n’est pas déclenché, leur déploiement doit faire l’objet d’une autorisation du parlement.
Plus loin, vers Gbossimé, je suis tombé sur les miliciens. Armés de massues, de bâtons, et certains mêmes de machettes. Quelques uns avaient des visages cagoulés. Inadmissible.
J’ai aussitôt appelé le ministre en charge de l’administration territoriale pour me plaindre. La force publique appartient à l’Etat. Les milices sont sources de guerres civiles. Manifestement informé que par mon appel, il a promis prendre des dispositions pour régler le problème. Vers midi, un de nos militants envoyés sur place a confirmé qu’ils avaient quitté l’endroit, mais pour se retrouver au marché d’Adewui. Plus tard, on m’a même informé qu’ils étaient revenus sur les pavés.
Personnellement, j’ai aperçu un groupe dans une pick-up blanche, à proximité du commissariat d’Agoè. Les policiers en poste devant étaient apparemment surpris de leur arrivée, sans vraiment savoir la réaction à avoir.
Aujourd’hui matin, j’ai refais le même tour le matin. Pas de milices sur place. Un dizaine de jeunes au marché d’Adewui. Mais beaucoup de témoignages sur leur exaction surtout hier sont révoltant. Quelque soit celui qui a pris l’initiative de ces milices, il est ennemi du Togo.
Cet après midi, j’ai refais le tour de la ville, cette fois ci en tentant de passer par le contournement. Impossible de joindre Cimtogo. La route est barrée par endroits avant les rails. Lomé est une ville fantôme. Sur le boulevard du mono, on peut même jouer un match de football.
Je condamne fermement toutes les voies de fait sur les populations, surtout celles qui n’ont rien à avoir avec l’érection des barricades et les affrontements contre les forces de l’ordre.
4 morts dans la seule journée d’hier, c’est un vrai drame.
Cette situation conduit à une seule conclusion.
Il faut dialoguer. Personne ne sort gagnant de ces deux jours de violences .
Mais avant la dialogue, il faut que le Président de la République s’adresse à son peuple.
Il est à ce jour le seul qui peut faire ramener le calme dans le pays dans les meilleurs délais.
Ensuite, il faut que l’amour de notre pays nous habite, à nous tous, pour accepter nous assoir, et débattre du Togo.
Que Dieu nous protège ».
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