Le Gouvernement Togolais, au travers d’un arrêté interministériel, en date du 24 octobre dernier, interdit désormais sur toute l’étendue du territoire national, la production, l’importation et la commercialisation des boissons alcoolisées en sachet plastique. Si la décision vient à point nommer refroidir l’ardeur d’une jeunesse de plus en plus friande à la chose, elle remet néanmoins sur la table, la question de l’effectivité de l’application stricte de cette disposition.
Finie la récréation…
C’est une décision actée par un arrêté interministériel. Lequel est signé des ministres du Commerce, de l’industrie, de développement du Secteur privé et de la promotion de la consommation locale, de l’Economie et des finances, puis de la Santé et l’hygiène publique. Désormais, la production, l’importation et la commercialisation des boissons alcoolisées en sachets plastiques sont interdites au Togo. À en croire les termes de cet arrêté interministériel, le Gouvernement togolais informe que tout contrevenant aux dispositions dudit arrêté sera puni, conformément aux textes en vigueur.
Cette décision de l’exécutif togolais est, de tout point de vue, saluée à sa juste mesure par plusieurs observateurs, leaders d’opinion et organisations qui voient en ces produits de consommation, de réels dangers à la santé publique auxquels sont longtemps exposés les togolais. Et ce, avec le silence coupable de l’autorité qui aura pendant longtemps brillé par son mutisme. Qu’à cela ne tienne, mieux vaut tard que jamais. Finie donc la récréation, est-on en droit de s’exclamer.
Des questions légitimes
Mais alors, si la satisfaction exprimée semble unanime au sein de l’opinion, elle n’exclut pas tout de même certaines questions légitimes qui taraudent les esprits. Lesquelles ont trait à la réelle mise en œuvre des ces textes. En effet, c’est un secret de Polichinelle que par le passé, de textes pareils interdisant l’importation et la commercialisation de certains produits de consommation sur le territoire togolais ont été pris par le même gouvernement. Le cas, à titre illustratif des croustillons de dindes, des pétas et autres…
Malheureusement, force est de constater que des réseaux parallèles d’agents de l’Etat et opérateurs économiques véreux continuent, de plus belle, le commerce desdits produits pourtant prohibés. A ce jour, le constat fait est que le circuit de la consommation est toujours alimenté de ces produits. Exposant ainsi la vie des togolais à des dangers de tous ordres.
Quelle garantie pour une application stricte?
Une chose est de prendre des mesures. Mais l’autre est de veiller à leur application. Aujourd’hui, le Gouvernement togolais, si tant est qu’il entend rompre avec l’inaction, gagnerait mieux à mettre en éveil, ses cellules de contrôles et de suivi. Ceci, en vue de décourager par des mesures dissuasives, les réseaux d’acteurs véreux qui, au nom de leurs intérêts, sont prêts à mettre en péril la vie des millions de consommateurs togolais. Cela garantirait, à l’arrivée, une meilleure application de cette disposition salutaire.
Source : Fraternité No.334 du 30 Octobre 2019
27Avril.com