« Ne soyez jamais trop impatient devant un feu rouge. Songez que lui, il a eu la patience de vous attendre toute la journée » (André Guillois)
S’il y a un créneau par lequel l’Etat doit engranger des recettes de façon légale, c’est bien à travers les verbalisations consécutives aux violations des feux tricolores. Et pour y arriver, il devient impératif que le plus grand nombre de carrefours soient pourvus de feux de signalisation.
Mercredi, un collègue de service a failli perdre la vie au carrefour Tokoin Gbadago. Parce qu’il a été ramassé par un conducteur de taxi moto de la société Gozem dans son envie de violer les feux.
Le collègue traversait la voie après s’être assuré que le feu était au rouge. Sauf qu’il y a un déréglé mental qui a estimé que le feu rouge n’était pas synonyme d’arrêt. Et c’est en passant outre l’interdiction qu’il a occasionné l’accident.
La société a dû prendre en charge les frais d’hôpital. Tout comme elle se serait chargée d’endosser les frais des funérailles si, dans sa chute après avoir été tamponné, le collègue s’était fracassé la tête avec un traumatisme fatal !
Le constat établi au Togo est que les usagers de la route ne respectent même plus les feux tricolores. Sauf si des agents sont postés à proximité. Mais cette manière de vivre dans la cité est-elle du civisme ?
La police nationale a une occasion en or pour remplir les caisses de l’Etat. La hiérarchie se doit de repenser à une autre manière d’obliger les usagers à se plier à la loi. Tout comme elle l’a fait au point de faire entrer dans les mœurs le port du casque aux conducteurs des engins à deux et trois roues, et l’usage de la ceinture de sécurité à ceux à quatre roues.
Si dans ses enquêtes, la police permet à ses agents de s’habiller en civil avec comme seule preuve leur carte de policier, l’heure semble venue de faire de même aux carrefours. Dans le double but de faire régner l’ordre, et de préserver des vies humaines.
Des policiers en civil éparpillés aux carrefours avec pour consignes de verbaliser tout usager qui use et abuse des signalisations verticales installées aux abords des voies, le Togo en a besoin.
Lors du dernier bilan semestriel des cas d’accidents de la route, les usagers à deux et trois roues ont ravi la palme d’or des auteurs ayant occasionné le plus de sinistres sur les routes togolaises. Mais cette situation doit cesser.
Tout comme le ministre de la Sécurité a réussi à faire entrer dans les habitudes, il doit tout faire pour faire rentrer dans les rangs les « terroristes de la route » qui, de par leur inconséquence et légèreté, causent des accidents avec des dommages corporels parfois irréversibles.
La providence qui a préservé la vie de notre collègue de service ne sera pas toujours au rendez-vous pour tous ceux qui vont et viennent. Le coût de vie est devenu assez cher pour que des inconséquents en rajoutent aux citoyens.
Godson Ketomagnan
Source: Liberté
Source : 27Avril.com