Togo, Insécurité grandissante à Lomé : L’incapacité de Faure Gnassingbé à discipliner ses « sécurocrates »

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Togo, Insécurité grandissante à Lomé : L’incapacité de Faure Gnassingbé à discipliner ses « sécurocrates »

Le débat majeur qui cristallise les attentions depuis un moment est sans doute celui de la recrudescence des braquages. Lors de sa récente sortie médiatique, le ministre de la Sécurité et de la Protection civile dressait un alarmant bilan de plus d’une quarantaine d’actes de braquages, qui se banalise. Juste au lendemain de cette sortie, le gang a encore frappé à BèKpéhenou, en plein cœur de la capitale. Les réactions se multiplient face à cette incapacité notoire de l’autorité à mettre hors d’état de nuire ces braqueurs qui sèment terreur et désolation dans les quartiers. Naturellement, tous les regards se tournent vers le premier flic du Togo, le Gal YarkDamehame. Il est sous le feu des projecteurs. D’ailleurs, les parlementaires veulent l’inviter pour qu’il s’explique sur la situation. A« Liberté », nous n’avons pas été tendres avec lui lorsqu’il présentait ses « mesurettes » totalement surréalistessoi-disant pour limiter les braquages. Seulement, il faut reconnaître qu’il n’est pas le seul responsable dans cette histoire. Certes, il a la charge de la sécurité des citoyens. Mais dans cette affaire, il se retrouve être un fusible. En effet, la responsabilité première de Faure Gnassingbé est engagée dans cette histoire. Explications !

Loin de nous toute intention de dédouaner YarkDamehame dans cette affaire de braquage, il faut reconnaître qu’elle se révèle plus complexe qu’on ne le croie. Tout d’abord, l’inefficacité du dispositif sécuritaire mis en place pour lutter contre ce grand banditisme est le fruit de nombreux dysfonctionnements.

Les braqueurs sont en territoire conquis. Pour comprendre les réalités du moment, il convient d’analyser les relations entre le Directeur de la Gendarmerie nationale et le ministre de la sécurité et de la Protection Civile. En effet, le Gal YarkDamehame et le Colonel Alex YotrofeïMassina ne sont pas les meilleurs amis du monde, c’est un secret de Polichinelle. Les deux hommes se détestent à mort. A son arrivée à la tête de la Gendarmerie, mieux, pour en être chef incontesté,Yark a créé une structure dans laquelle il a parqué la plupart des officiers supérieurs (commandants, colonels) qui passent leur temps dans un bureau à tourner les pouces. Pendant ce temps, des jeunes sans aucune expérience sont promus sur le terrain et même parfois certains éléments retraités sont rappelés sur la base de contrats pour être opérationnel, révélait le confrère L’Alternative.

Selon nos informations, l’inimitié entre les deux « sécurocrates » de Faure Gnassingbé va jusqu’à des sabotages. Par exemple, nous avons appris que le premier responsable de la Gendarmerie ne participe guère aux réunions de haut niveau convoquées par le ministre de la Sécurité. Parfois, il préfère envoyer des sous fifres, a-t-on appris. Cette situation, en plus d’autres paramètres, favorise nettement le réseau de braqueurs, qui déjouent chaque fois le dispositif sécuritaire. Mais, s’il y a quelqu’un qui puisse siffler la fin de cette récréation, c’est bien évidemment Faure Gnassingbé qui est le « maître » de ses hommes de mains qui se livrent une guerre entre eux. Seulement, celui-ci ne semble pas prendre la mesure de la situation. Mais il est bien conscient de ce qui se joue sur le terrain.

Il nous revient aussi que depuis la promotion de Yark au rang de Général au détriment de certains, les réseaux ont décidé de le mettre dans le pétrin. Est-ce la manifestation à travers ces braquages pour lui nuire davantage ?On ne saurait le dire. Cette hypothèse n’est pas à exclure, encore que se profile à l’horizon un remaniement ministériel dans l’optique de 2020. Vont-ils parvenir à avoir la tête du ministre de la Sécurité ? « Malgré la bonne volonté du ministre de la Sécurité et les initiatives louables qu’il entreprend, tant que ceux qui sont censés les mettre en exécution ont d’autres agendas, c’est bonjour les dégâts », explique un agent de sécurité.

« Ce qui se passe est terrible. Seul le chef suprême des armées peut stopper cette hémorragie qui met à mal l’intérêt des populations. Si les premiers responsables de la sécurité ne sont pas en mesure d’accorder leurs violons et travailler plus efficacement, c’est sa responsabilité première qui est engagée. Il doit hausser le ton pour que les choses se normalisent », souhaite un officier gendarme qui maîtrise le sujet.

Mais, Faure Gnassingbé affiche une indifférence notoire. D’autres sources affirment d’ailleurs qu’il nourrit cette rivalité entre ses sécurocrates. A quelle fin ? Lui seul le sait. Certaines indiscrétions laissent entendre qu’il préfère cette situation pour pouvoir les maîtriser. Cet état de fait se retrouve même au sein de la grande muette où selon les informations, il semble qu’entre le Chef d’Etat-major général, Le colonel AbaloKadangha et le chef d’Etat-major de l’armée de terre, le Colonel SogoyouKpatcha, ce n’est pas le grand amour. Malheureusement, le « grand chef » ne fait rien pour arranger la situation. Ainsi va la République sous Faure Gnassingbé.

Shalom A

Source : Liberté

27Avril.com