Le dépotoir est situé non loin de la rue N°1 longeant les rails d’Aneho où, plus exactement, celle qui passe devant la mairie du 5ème arrondissement et aboutit sur le boulevard Eyadéma, en passant derrière le garage central administratif. Cette décharge n’aurait pas dû être implantée à cet endroit, à en croire les riverains. Ce n’était donc pas de gaîté de cœur qu’ils ont assisté dans les années 80 à son installation par la mairie. Aussi, à travers un mémorandum parvenu à notre Rédaction, soulignent-ils, plusieurs manquements avaient entouré le projet à l’époque. « C’est un choix qui a été fait sans inclure les populations riveraines et sans études d’impact environnemental et social », font observer les habitants en ajoutant que la conception de la décharge « a été faite sans intégration des dispositifs réglementaires qui devraient empêcher les nuisances qui émanent des dépotoirs ».
Résignées face à la décision de la mairie et exposées aux moustiques, aux gîtes des rats, aux restes d’animaux morts, aux émanations des fumées toxiques, entre autres, les populations n’en peuvent plus devant la propagation des déchets. Puisque la décharge a, avec le temps, grossi et dangereusement débordé, avec les conséquences pour la santé. « Tous les puits ont été pollués dans un rayon de 1000 mètres par la contamination de la nappe phréatique par les lixiviats. Les populations sinistrées souffrent des maladies liées à la consommation des eaux de ces puits », relèvent les riverains dans le mémorandum.
Selon eux, la situation qu’ils vivent est imputable à la Direction des services techniques (DST) de la mairie qui a choisi ce site qui ne répond « à aucune norme environnementale pour en faire une décharge intermédiaire sauvage entre agglomération à l’image de celle d’Agoènyivé qui est à saturation après toutes les catastrophes qu’elle a générées depuis plusieurs années de sa mise en exploitation ». La DST, mentionnent-ils dans le mémorandum, a à son tour, concédé un contrat à une entreprise qui a transformé le « site en zone de dépôt intermédiaire avec un ballet incessant de camions qui déposent à même le sol les déchets ». Une situation intenable pour les riverains qui vivent en voisinage avec les décharges, les bruits incessants des camions qui déchargent les déchets de toutes sortes, avec des odeurs pestilentielles et les risques de contamination élevés.
Autant de désagréments dus à la proximité avec les déchets qui amènent les riverains à interpeller les autorités. « Nous populations du quartier Doumassesse demandons aux plus hautes autorités en charge de la gestion des déchets et de l’environnement de s’impliquer corps et âme dans cette gestion chaotique des déchets», adressent-ils aux autorités afin qu’elles trouvent une solution définitive pour l’amélioration de leur cadre de vie.
Vivement que le gouvernement réponde aux cris de détresse de ces populations qui n’ont que souffert de l’exposition à cette décharge publique des années durant.
Source : L’Alternative No.738 du 25 septembre 2018
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