C’est un axe routier de la capitale, très exposé à l’inondation. Ceci, à la moindre goutte de pluie. Depuis plusieurs années déjà, le boulevard Félix Houphouët-Boigny menant du marché de Bè au Boulevard du 13 janvier, en période de pluie, est très névralgique, et source de plusieurs préjudices, aussi bien aux personnes qu’aux biens.
Des difficultés de circuler…
Le constat est à la fois frappant et alanguissant. En période de pluie, ils sont plusieurs habitants de la capitale à être des victimes collatérales de cette situation désastreuse. Et plus précisément les usagers de cette voie éprouvent toutes les difficultés pour circuler. Et pour cause, l’état de cet axe routier, situé en plein coeur de Lomé, mais qui se retrouve très fréquemment sous l’eau, à la moindre tombée de la pluie. Cette voie pavée d’à peine 2 Km ralliant Akodessewa au Boulevard du 13 Janvier en passant par le marché de Bè, tout comme tout comme le boulevard Notre Dame des Apôtres, se veut également un calvaire pour les commerçants installés tout au long de l’axe, parce qu’envahis régulièrement par les eaux de ruissellement qui y stagnent, la rendant difficilement praticable, de même qu’ elles exposent les usagers à des risques de plusieurs ordres.
Kpehenou, une zone névralgique
En effet, cette voie dessert nombre d’habitants de la capitale, surtout ceux de Bé et de la zone portuaire qui l’empruntent pour rallier le Grand marché. De même que ceux qui résident dans la zone et sont tenus de se chercher leur pain quotidien au travers de leur navettes. Un bel échantillon des acteurs qui contribuent à la bonne santé de l’économie nationale pourtant.
Cependant, les périodes de pluie comme celle qui prévaut actuellement leur sont éprouvantes, du fait du mauvais état d’une bonne portion de ce Boulevard notamment à Kpehenou où la circulation est un véritable chemin de croix. Certes, les agents de la municipalité font des descentes périodiques sur cet axe pour le curage des caniveaux.
Mais force est de constater que ce travail de salubrité, visiblement, ne semble apporter aucune solution viable au phénomène d’inondation qui a pris en otage la route. Et ce, depuis des années durant. «Quand il pleut, il nous est difficile d’emprunter cette route. L’eau atteint souvent un niveau qui fait peur», témoigne Jean, 36 ans, conducteur moto. «Moi, sincèrement, j’ai la hantise de cette voie. À chaque fois que je passe ici, cela me rappelle un mauvais souvenir. Venant de Kondjindji, une nuit, après une grande pluie, je n’avais point imaginé qu’un si grand étang d’eau pouvait se trouver en plein centre-ville et noyant la chaussée à près d’un mètre en dessous jusqu’au Boulevard. Malheureusement, le moteur de la voiture s’y était noyé. J’étais donc obligé de changer le moteur.», se souvient, pour sa part, Joël.
Vol, banditisme et braquages
S’il est clair que l’inondation qui envahit cette voie est source de dommages et préjudices aux usagers et riverains qui ne savent pas à quel Saint se vouer, ils sont également obligés de composer avec un autre phénomène découlant de la situation. Les braquages et vols dont sont fréquemment victimes, ces derniers. En effet, connaissant la situation telle, les adeptes de gain facile exploitent ce lieu névralgique comme pièges où guet-apens pour dépouiller, de leurs biens, les honnêtes citoyens.
«Ils opèrent souvent dans la nuit, et en groupes organisés. Lorsque votre voiture ou moto tombe en panne ici, ils accourent vers vous et se proposent en secouristes et bonnes volontés. Ils vous proposent donc leur service pour vous aider à sortir votre enfin de l’eau. Et avant que vous ne vous rendiez compte, l’irréparable se serait déjà produit. Avec une facilité déconcertante dont ils sont les seuls à avoir la maîtrise, ils vous auraient déjà dépouillé de vos biens, que ce soit porte-monnaie, argent, portable ou encore bien d’autres matériels importants à leurs yeux», rapportent Georges, 34 ans, une victime.
Repenser le dispositif de Protection civile
Au-delà de ce cas de banditisme qui se développe dans la zone, il se pose également, dans un autre sens, la question de l’opérationnalité des forces de la Protection civile, notamment les services de Gendarmerie et Police nationales. En effet, c’est un secret de polichinelle que ces jeunes, le plus souvent de jeunes habitués aux substances psychotropes, ont érigé des ghettos et autres résidences de fortune dans les environs. Donc non loin du Commissariat du 3e Arrondissement situés seulement à quelques encablures de là. Il est donc légitime de se demander comment de pareils actes puissent se produire, avec une telle facilité, juste à côté d’un commissariat de police. Cela en est également de même pour des actes de banditisme à Grand chemin et de braquages qui sont monnaies courantes à la plage alors que le Commissariat de Police du Grand marché est seulement à quelques mètres de là.
Dans l’un ou dans l’autre cas, il va sans dire que le système d’intervention des forces assurant la Protection civile dans le pays doit être repensé. Autrement, l’on fera, sans le vouloir, le lit à des pratiques et faits sociaux qui mettront en mal, la quiétude et la Paix sociale dans le pays. Ceci, lorsqu’on sait également que c’est sur le même axe que s’est produit, il y a quelques semaines, un braquage avec à la clé, de l’argent emporté et un blessé par balle. L’on n’oubliera pas non plus un braquage raté, produit également dans la station T-oil de Kpehenou. Un lieu plus que jamais névralgique donc !
Source : Fraternité
27Avril.com