En matière d’infrastructures sociales, le retard du Togo sur ses voisins de la sous-région est ahurissant. Malgré cette évidence que même un aveugle pourrait percevoir avec son sixième sens, les dirigeants togolais s’enferment dans de folles statistiques qui bercent leur égo. Plus surprenant, le gouvernement considère la population responsable du manque de structures sociales.
Alors que dans les Etats voisins comme le Bénin, le Ghana, le Sénégal ou encore la Côte d’ivoire, de grands et beaux immeubles sortent de terre, de belles routes sont mises en place avec à côté des chantiers de transports ferroviaires modernes, des infrastructures sociales comme les hôpitaux, les centres sportifs et de loisirs construits, le Togo en revanche présente les traits d’un gros village.
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Après plus d’un demi-siècle de règne, le régime RPT/UNIR a été incapable de doter chaque région d’un véritable Centre Hospitalier moderne ou encore de structures comme des complexes sportifs élémentaires au développement psychotechnique de la jeunesse.
Dans la capitale du pays, ce sont encore les vestiges de bâtiments des temps coloniaux qui abritent certains services publics.
Faut-il s’en glorifier ou en avoir honte ?
En tout cas, du côté des ministres de Faure Gnassingbé, il n’y a pas de remise en question de la politique déroulée durant plusieurs d’années. Pire, il semble que pour ceux-ci le manque d’infrastructures sociales dans le pays est dû à la population qui occupe les réserves administratives.
C’est ce qui laisse apparaître le communiqué conjoint du ministre de l’administration territoriale, de la décentralisation et de la chefferie coutumière, du ministre de l’économie et des finances et du ministre de l’urbanisme, de l’habitât et de la réforme foncière en date du 19 novembre 2024.
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Dans ce document relatif à une opération dite pilote de recensement des domaines de l’Etat, les ministres écrivent : « Cette opération pilote a révélé que 68% des domaines de l’Etat sont illégalement occupés […] cette situation entrave la mise en place des équipements socio-collectifs (marchés, écoles, hôpitaux, complexes culturels et sportifs, places publiques etc..) et des grands projets d’intérêt général ».
Il faut donc comprendre que si la ville de Lomé ou encore les autres villes du Togo ne disposent pas d’infrastructures sociales, la raison principale est que les réserves administratives sont illégalement occupées par les populations.
Même dans les hypothèses les plus minimalistes où on pourrait analyser cette partie du communiqué conjoint des ministres en considérant que l’occupation illégale des réserves administres n’est que l’un des raisons du défaut d’infrastructures sociales, il est aberrant que des dirigeants cachent leur incapacité derrière de telles absurdités.
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Le régime de Faure Gnassingbé est très avisé des prérogatives régaliennes de l’Etat. C’est d’ailleurs par cet argument qu’il tente de couvrir les nombreuses violations des Droits Humains et les restrictions de l’espace public. Il est évident que si ce gouvernement cherche à faire libérer les réserves administratives occupées, il n’y a rien qui puisse l’en empêcher.
C’est simplement par pure incompétence ou du moins par manque de volonté que le régime RPT/UNIR continue de tirer le Togo vers le bas et de jeter de la poudre aux yeux de la communauté internationale avec une posture de panafricanisme dépourvue de tout sens.
Source: lalternative.info
Source : 27Avril.com