Togo, IAEC : Les Enseignants, abandonnés, cumulent Plusieurs Mois d’Arriérés de Salaires

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« Ce que fait Kagbara avec ses enfants à la tête de l’IAEC ressemble à ce que Kwassi Klutsé avait fait de l’ISMAD », dixit un enseignant

Togo, IAEC : Les Enseignants, abandonnés, cumulent Plusieurs Mois d’Arriérés de Salaires

L’année tire à sa fin dans les écoles d’enseignement privées. Mais à l’Institut Africain d’Administration et d’Etudes Commerciales (IAEC), l’heure est à la déception du côté du corps enseignant. Pour la bonne raison que certains de ceux qui dispensent les cours aux étudiants cumulent 5 à 6 mois d’arriérés de salaires. Dans ces conditions, comment pourront-ils transmettre les meilleures connaissances aux apprenants ?

Voici un cri de cœur d’un enseignant que nous avons rencontré au sujet de la situation qu’ils vivent à l’IAEC : « Mon Dieu, IAEC, qu’est-ce que nous avons fait de mal? Nous les enseignants nous avons respecté notre part du contrat : nous avons utilisé nos carburants, nos énergies. Les cours sont faits, de même que les corrections ; les copies ont été rendues. Messieurs les responsables de l’IAEC, il faut jouer votre partition. C’est méchant, ce que l’IAEC fait avec nous les enseignants. Nous ne pouvons plus conseiller nos amis, nos frères ou nos enfants à s’inscrire dans cet institut. L’État doit normalement retirer ou ne plus renouveler l’agrément à ces établissements indignes et qui n’existent que de nom. Le personnel de l’IAEC a bouclé 4 mois sans salaire, le corps enseignant, 5 à 6 mois sans honoraires. Comment peut-on encore considérer cette école comme étant une école sérieuse? ».

« Dans cette école, l’un des éléments incompatibles avec un management sérieux est le tribalisme, je dois vous le dire. Ils ne se basent pas seulement sur la compétence du corps enseignant. En d’autres termes, si vous êtes du nord et que vous êtes en bons termes avec les enfants du fondateur, votre place est garantie. Même à compétences égales, c’est ce critère qui départage. En 2014, lorsque, face à la crise due à l’arrivée quatre ans plus tôt de l’ESAM sur l’échiquier universitaire, l’IAEC devrait réduire son effectif du personnel enseignant, c’est sur des critères susnommés qu’ils ont procédé à la réduction d’effectif. Aujourd’hui, je peux vous assurer que si un concurrent sérieux arrive sur le terrain, et dont le fondateur est du nord, l’IAEC aura encore des problèmes. Parce que même au niveau des traitements salariaux, des enseignants plus diplômés sont rémunérés à des taux inférieurs à leurs collègues originaires du septentrion, sans égard aux critères dont le nombre d’années d’expérience », relate un autre enseignant qui pointe également l’arrivée des enfants du fondateur à la tête de l’institut.

« Ce que fait Kagbara avec ses enfants à la tête de l’IAEC ressemble à ce que Kwassi Klutsé avait fait de l’ISMAD. Cet établissement est tombé et la plupart des étudiants et enseignants ont migré à l’IAEC. S’agissant des payements, tous les établissements privés de la place devraient harmoniser leurs traitements envers les enseignants. Malheureusement, toutes ces écoles s’adonnent au capitalisme outrancier : les responsables cherchent leur propre profit sans penser à leurs employés. Il en est de même pour CIFOP où depuis mars, les enseignants attendent leur paye. La situation n’est pas reluisante à ESGIS non plus où un enseignant serait décédé sans avoir touché ses arriérés. Dans ce sens, j’accuse l’Etat qui a fui ses responsabilités au lieu de réguler le secteur pour mettre fin à ce capitalisme à visage inhumain. Sinon, tant que le libre arbitre prendra le pas sur toutes autres considérations, les écoles ne pourront que nous traiter de la sorte. S’il est vrai que ces écoles contribuent à la promotion de l’emploi, mais le champ libre laissé à celles-ci plombe la situation des enseignants », a poursuivi cet enseignant.

Les informations recueillies devant être équilibrées, nous avons contacté la direction de l’IAEC qui était inaccessible. En attendant d’entrer en contact avec celle-ci, il est bon de rappeler que le fondateur de l’IAEC, en la personne de Bassabi Kagbara était récemment en tournée politique à l’intérieur du pays pour promouvoir les idéaux de son parti. Une situation qui a fait réagir notre source. « Si l’acte posé par le premier fondateur de l’IAEC n’est pas de la défiance à l’endroit de nous les enseignants, ça y ressemble beaucoup. Pendant que votre école refuse de verser les salaires et honoraires au personnel, salaire qui est défini comme un besoin alimentaire, vous prenez un malin plaisir à effectuer une tournée budgétivore dans l’hinterland », a-t-il lâché. La satisfaction des ambitions personnelles en somme.

Rappelons qu’il y a quelques années, la scolarité par étudiant non boursier était de 400.000 FCFA. Et plus encore, lorsque l’école était dans sa phase de croissance en 2010 qui coïncidait avec l’année où son fondateur avait participé à l’élection présidentielle, beaucoup avaient vu les moyens financiers déployés dans ce sens. Une mauvaise gestion de l’embellie ne peut déboucher que sur la situation actuelle dans laquelle la direction de cette école a plongé les enseignants. Bon à suivre.

Godson K.

Source : Liberté

27Avril.com

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