La problématique de la baisse du niveau des apprenants au Togo est plus prononcée ces dernières années. Les résultats mitigés aux différents examens en 2024 notamment au Brevet d’Etude du Premier Cycle (BEPC) interpellent à plusieurs égards.
Les spécialistes de l’éducation pointent du doigt l’inadaptation et la multiplication des programmes scolaires ; l’insuffisance de la formation des enseignants et du budget alloué au secteur de l’éducation ainsi que l’avènement de la télévision et des réseaux sociaux. A cela, s’ajoutent, le chômage des diplômés qui ne motivent pas les jeunes à étudier, la situation socioprofessionnelle des parents, le retard et l’absentéisme des élèves.
Pour ce faire, il importe de réviser les programmes scolaires et les manières de transmission de la connaissance au Togo pour un rééquilibrage des niveaux. Le gouvernement doit assumer sa part de responsabilité en sortant les apprenants des programmes dépassés et inutiles.
Et le recrutement de nouveaux enseignants pour renforcer les ressources humaines en qualité a trouvé un écho favorable auprès du gouvernement. Le concours national de recrutement de 4386 fonctionnaires enseignants annoncé le 5 septembre 2024 a été effectif le samedi 7 décembre avec la phase des épreuves écrites. Parmi les candidats qui seront sélectionnés pour intégrer les rangs de la fonction publique togolaise, 850 seront affectés au préscolaire, 1 680 dans le primaire, 824 dans le premier cycle du secondaire, 676 dans le second cycle du secondaire et 356 dans l’enseignement technique et professionnel.
Dans l’attente des résultats de ce concours, des voix s’élèvent et appellent à la dépolitisation et à la transparence pour que les plus méritants soient proclamés. C’est une lapalissade, des concitoyens doutent de la crédibilité des résultats des différents concours à la fonction publique. Ce ne sont pas les déclarations du ministre du désenclavement et des pistes rurales Bouraïma Kanfitine Tchede-Issa en date du 3 avril 2022 dans la Région des Savanes à Nano précisément qui peuvent dissiper ce magma profond de doute. «Quand on fait des concours, (…) tous ceux qui sont derniers là, viennent des Savanes. (…) Nous sommes obligés de passer par d’autres moyens pour qu’on essaie de repêcher certains de vous pour qu’ils puissent devenir enseignants, pour qu’ils puissent devenir personnels de santé», avançait-il.
Pour faire face aux défis de l’heure notamment la qualité du personnel enseignant, il y a nécessité que les ministres de la Réforme du Secteur Public, du Travail et du Dialogue Social Gilbert Bawara, des Enseignements Primaire et Secondaire Prof Komla Dodzi Kokoroko, de l’Enseignement Technique, de la Formation Professionnelle et de l’Apprentissage Isaac Tchiakpe veillent au grain pour que les meilleurs soient retenus.
La proclamation des résultats avec l’affichage des notes des candidats est une source de l’intégrité des résultats. Cela permettra aux candidats de faire des réclamations éventuelles au besoin.
Il n’est que temps que la méritocratie soit promue au Togo au détriment du clientélisme, du favoritisme et de la politisation à outrance du service public.
Kokou Agbemebio
Source: lecorrecteur.tg
Source : 27Avril.com