Plus les années passent, plus le Togo se singularise par des pratiques peu orthodoxes sur lesquelles s’interrogent de nombreux observateurs avertis. Avec la crise sanitaire liée à la Covid-19, nombreux sont les pays qui essaient de rendre la vie facile à leur peuple, étant donné que cette maladie, déjà, a impacté négativement les activités et renforcé la misère de beaucoup de personnes.
Mais au Togo, c’est visiblement le temps de créer plus de frustrations au sein de la population, surtout celle qui se bat pour donner du souffle à l’économie nationale durement éprouvée par la crise sanitaire.
Les opérateurs économiques nationaux ne souffrent pas seulement du mépris royal des premiers décideurs du pays qui bradent les sociétés d’Etat aux étrangers. Ils doivent aussi affronter l’injustice criarde qu’on tente de leur faire avaler dans leurs lieux d’activité. C’est un secret de Polichinelle. Le grand marché de Lomé (dont le bâtiment principal a été incendié en janvier 2013 par qui on sait) n’appartient plus aux Togolais, du moins les principales boutiques qu’on y trouve. Le comble, c’est lorsqu’on se rend compte que les responsables du marché, notamment de l’Etablissement public autonome pour l’exploitation des marchés (EPAM), semblent encourager le phénomène.
Une situation d’injustice se passe au grand marché de Lomé, plus précisément au niveau de Hollando en allant vers abattoir. Beaucoup de commerçants ou opérateurs économiques qui ont leurs boutiques dans cette zone vivent un calvaire depuis plusieurs mois. Ces derniers ont loué des boutiques, payé des avances de loyers de deux (02) ans au propriétaire et installé leurs marchandises. Ils détiennent leurs cartes d’opérateurs économiques et paient régulièrement leurs impôts à l’Office togolais des recettes (OTR). Et ce sont leurs activités qui leur permettront d’honorer ces taxes, même celles perçues par l’Epam. Mais contre toute attente, il se fait que des étrangers, Nigériens surtout, viennent s’installer devant les boutiques de ces opérateurs économiques togolais, bloquant ainsi l’accès à leurs marchandises pour les clients.
A plusieurs reprises, les propriétaires des boutiques se sont plaints en protestant contre la situation. L’Epam qui devrait résoudre le problème, à en croire ces opérateurs économiques, s’est plus allié aux étrangers. « Ces Nigériens bloquent la devanture de nos boutiques. Ils viennent installer leurs marchandises. Et lorsque nous posons le problème et demandons à ces occupants indélicats de libérer l’espace, l’Epam nous envoie des policiers pour nous menacer et nous intimider », a confié un commerçant qui se retrouve dans la situation, ajoutant au passage que c’est parce que la Directrice Générale de cet établissement est un commissaire de police qu’elle se permet d’utiliser ces hommes en uniforme contre eux.
Visiblement, ces Nigériens, selon nos sources, ont l’habitude de graisser des pattes à l’Epam. C’est pourquoi les responsables, au lieu de comprendre la situation des opérateurs économiques togolais légalement installés dans leurs boutiques, prennent plutôt fait et cause pour les Nigériens.
« Ces Nigériens peuvent aussi aller chercher des boutiques ailleurs, les louer et installer leurs marchandises. On ne comprend pas pourquoi c’est devant nos boutiques qu’ils viennent s’installer avec la complicité de l’Epam », a-t-il ajouté. L’autre problème, c’est lorsque les taxis entrent aussi dans la danse. En effet, par endroit, les devantures de ces boutiques sont transformées en lieux de stationnement anarchique. Une autre situation face à laquelle l’Etablissement public autonome pour l’exploitation des marchés ne réagit pas. « Le trottoir, c’est pour la mairie et non pour l’Epam. Pourquoi l’Epam autorise les conducteurs de taxis à venir stationner à notre devanture ? », se demande cet opérateur économique.
Au grand marché de Lomé, ce sont les Indo-pakistanais, les Chinois, les Nigériens et autres qui font la loi. Ils sont soutenus par des responsables du marché à qui ils graissent les pattes. Pendant ce temps, le pauvre togolais se cherche, en plus d’être marginalisé.
Source : L’Alternative
Source : 27Avril.com