Adoption des lois et contrôle de l’action gouvernementale sont les deux principales missions de l’Assemblée Nationale. Mais dans un pays comme le Togo où les institutions sont juste des décors pour inaugurer les chrysanthèmes, l’Assemblée Nationale s’apparente à une chambre d’enregistrement des lubies du pouvoir. Dans son fonctionnement, c’est une institution budgétivore qui s’aligne sur les actions futiles qui saignent les caisses de l’Etat.
La législature peuplée de 108 députés du parti présidentiel sur 113 se donne dans la démesure et conforte la position de ceux qui pensent que le Togo ne peut décoller sous le régime Gnassingbé.
En l’espace de deux mois, les députés se sont transportés sur Kara à 420 km de Lomé avec tout ce que cela génère comme dépenses superfétatoires qui auraient pu servir à d’autres urgences du pays.
En séminaire gouvernemental le 28 août 2024 à Kara, les députés togolais s’y sont retrouvés aussi pour dit-on s’imprégner des priorités de l’Exécutif et créer une synergie entre le gouvernement et le Parlement. Ces députés ont poussé l’outrecuidance jusqu’à déclarer que c’était l’occasion pour présenter les doléances des populations qu’ils ont rencontrées sur le terrain du retour de leur tournée des vacances parlementaires.
Depuis quand les députés sensés contrôler les actions du gouvernement se retrouvent en séminaire avec l’Exécutif pour présenter des doléances ?
Là, c’est une preuve supplémentaire d’un Parlement appendice du gouvernement.
Comme par enchantement, la deuxième session ordinaire de l’année s’est déroulée mardi 1er octobre 2024, lors d’une séance solennelle organisée à Kara en présence de plusieurs officiels et invités dont les Présidents des Assemblées Nationales du Bénin et de la Côte d’Ivoire. En marge de cette session, les députés étaient en séminaire les 2 et 3 octobre sur la nouvelle constitution du régime parlementaire.
Dans un pays où on a recours chaque mois aux emprunts obligataires sur le marché de l’UMOA pour payer les fonctionnaires, comment peut-on se permettre des sessions parlementaires et des conseils de ministres délocalisés ?
Finalement, où va le pouvoir avec les Togolais dans ce dérèglement gouvernemental?
Honoré Adontui
Source: lecorrecteur.tg
Source : 27Avril.com