Togo / Gouvernement: Ces changements esthétiques de dénomination des ministères qui coutent chers

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Depuis son arrivée au pouvoir en 2005, Faure Gnassingbé a nommé une dizaine de gouvernements. L’une des particularités de ces gouvernements est le changement incessant des dénominations des ministères. Il semble en avoir fait sa marque de fabrique. Des choix à visée politique qui pèsent sur le budget de l’Etat et retardent la satisfaction des besoins élémentaires des populations.

Explications !

Un nouveau gouvernement a été nommé le 20 août 2024. Cet exécutif fort de 38 départements ministériels n’échappe pas à la règle de la diversion. Une diversion mal cachée sous des vocables pour cacher le statu quo dans lequel le pays est plongé depuis 2005. En effet, à chaque formation d’un gouvernement depuis l’accession de Faure Gnassingbé à la magistrature suprême, les dénominations des ministères sont fréquemment changées.

Recyclages nominatifs

Et la nouvelle équipe exécutive de Victoire Dogbé ne déroge pas à cette pratique qui parait devenir une règle. Entre les noms des ministères du gouvernement d’octobre 2020 et celui d’août 2024, on note plusieurs changements. On compte, au total, une dizaine de modifications, certaines aussi incompréhensibles qu’absurdes.
Il s’agit, entre autres, du ministère de l’action sociale, de la promotion de la femme et de l’alphabétisation, devenu aujourd’hui, ministère de l’action sociale, de la solidarité et de la promotion de la femme. Le ministère de l’administration territoriale, de la décentralisation et du développement des territoires appelé désormais ministère de l’administration territoriale, de la décentralisation et de la chefferie coutumière. D’autres ministères comme ceux de l’agriculture; de la communication; du développement à la base; de l’eau et des mines et de l’énergie ont connu également des changements. Le ministère de la fonction publique, du travail et du dialogue social fait aussi peau neuve et devient le ministère de la réforme du service public, du travail et du dialogue social.

À tout cela, il faut ajouter la création de nouveaux ministères. Dans l’actuel gouvernement, quatre nouveaux départements ont vu le jour : le ministère des ressources halieutiques, animales et de la réglementation de la transhumance, le ministère de l’aménagement et du développement des territoires, le ministère de l’accès universel aux soins et de la couverture et le ministère de l’enseignement technique, de la formation professionnelle et de l’apprentissage. Ces ministères dont pour certains les noms prêtent à sourire sont sous d’autres cieux de simples directions. Passons !

Depuis 2005, certains ministères ont changé de dénomination pratiquement à chaque nouveau gouvernement. Des recyclages incessants dont les objectifs inavoués consistent à contenter des militants, des proches, des adversaires politiques ou encore des partenaires financiers. Dans tous les cas, ces modifications de dénomination qui peuvent paraître anodines engendrent des coûts importants.

Des répercussions financières importantes….

La mise en œuvre des modifications des noms d’un ministère à des répercussions financières importantes. Et pour cause. Ces changements plus esthétiques qu’autre chose ont un impact significatif sur le budget et par conséquent sur les dépenses publiques. D’abord, le circuit informatisé des dépenses doit être revus. Les changements des ministères donnant lieu à de nouvelles dénominations, il va falloir corriger les anciennes dénominations dans le système et accorder de nouvelles sections aux nouveaux ministères. Ces ajustements peuvent engendrer de nouvelles dépenses publiques.

Ensuite, sur le plan administratif, de nouveaux locaux avec des commodités afférentes doivent être alloués aux nouveaux ministères ou des directions à créer suite au changement de la dénomination. Il faut ajouter la conception des enseignes, des cachets, et autres outils indispensables à leur fonctionnement. Des dépenses à mettre sur l’ardoise de l’Etat.

Des répercussions financières importantes qui contredisent la rationalisation des dépenses publiques tambourinée par les hautes autorités du pays. Cette gestion curieuse des ressources financières du pays, dans un contexte économique complexe, est sans nul doute l’une des explications à l’incapacité du régime de Faure Gnassingbé à répondre aux besoins les plus élémentaires des populations. Autant dire qu’au Togo, la politique bling-bling semble plus importante que le mieux-être des citoyens.

Lemy Egblongbeli

Source: lecorrecteur.tg

Source : 27Avril.com

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