Togo/ Gilbert Bawara : « Que les prélats fassent preuve d’écoute de toutes les parties »

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Les récentes sorties des pasteurs catholiques respectivement Père Marie Channel Affognon, porte parole du mouvement  » Forces vives de la nation » et Mgr Philippe Fanoko kpodjro l’archevêque émérite de Lomé sur la situation du Togo semblent ne pas avoir reçu un écho favorable. Alors que les deux voix ont appelé essentiellement à l’arrêt du processus électoral, l’un à travers des actions de résistance,l’autre à travers un appel au chef de l’État togolais, le gouvernement maintient son calendrier électoral. C’est l’une des résolutions qu’on peut retenir d’un point de presse du point focal du gouvernement, Gilbert Bawara, ce mercredi.

Face à la presse , Gilbert Bawara a fait part de la position du gouvernement sur les derniers sujets d’actualité. Le ministre togolais dénonce essentiellement les différents appels au report des législatives prochains et soutient qu’aucun report n’est prévu par son camp. Le ministre a de ce fait, rappelé à ceux qui s’inscrivent dans cette logique de ne pas se faire d’illusions. Sur ce fait , Gilbert Bawara a indexé le mouvement « les forces vives de la nation » qui a lancé des actions pour boycotter les prochaines législatives.
« Ce mouvement alimente les peurs et les divisions au sein de la société togolaise, et exacerbe les tensions. Certains de ses dirigeants propagent ouvertement et ostensiblement des messages de haine, d’intolérance et d’affrontement entre les togolais. Quand un homme de Dieu dit qu’il est dans une mission de libération du pays, on peut se poser la question: il veut libérer le pays qui contre qui ? Quand on appelle la population à la résistance, on peut aussi se demander: il s’agit de résister contre qui et face à quoi? Ces propos ne sont pas de nature à favoriser l’apaisement, le vivre-ensemble et la cohésion entre tous les citoyens », soutient Gilbert Bawara.
Le point focal du gouvernement soutient que les actions et prises de parole du porte parole du mouvement, Père Affognon lors de la composition des membres de la CENI « a démontré qu’il était disposé à se mettre au service d’un camp politique et à soutenir et défendre les positions et intérêts d’une tendance politique. Ceci n’est pas le signe d’une impartialité et d’une neutralité. C’est plutôt l’illustration d’engagement politique. Il accrédite le sentiment que, derrière l’homme de Dieu, c’est l’homme politique qui s’exprime et prédomine. Il en a le droit parce que tous les citoyens ont pleinement le droit de participer au débat et à la vie politique, mais il faut éviter d’entretenir la confusion et les amalgames entre son statut de religieux et ses prises de position partisanes au profit d’une tendance politique. »
A l’archevêque émérite Mgr Philippe Fanoko Kpodzro, Gilbert Bawara impute l’échec de la conférence national nationale. A ce titre, le ministre togolais estime que l’archevêque devrait s’interroger sur sa responsabilité personnelle quant à l’échec de la conférence nationale, faire preuve de plus de retenue, d’humilité et de sagesse », avant de souhaiter que « les prélats fassent davantage preuve de plus d’écoute de toutes les parties pour être mieux édifiés ».
« Mgr Kpodzro et Mme Brigitte Adjamagbo-Johnson sont parmi les artisans des turpitudes et errements de la conférence nationale. Le prélat sait que la constitution originelle de 1992 a été conçue dans une logique d’exclusion. Si le découpage électoral d’aujourd’hui devait se faire sur les mêmes bases qui avaient déterminé la composition du HCR-PT dont tout le monde sait qu’il n’assurait pas la représentativité de la société togolaise et de toutes les contrées, nul doute que l’unité du pays et la cohésion nationale seraient gravement en péril », a lancé Gilbert Bawara.
Par ailleurs, les informations de plus en plus insistantes au sujet d’un éventuel sommet extraordinaire des Chefs d’Etat de l’organisation sous-régionale pour connaître la question togolaise ont été démenties par le ministre togolais. « Le processus électoral en cours s’inscrit scrupuleusement dans le respect des décisions de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO qui est l’instance suprême de l’organisation sous-régionale. Le parlement de la CEDEAO ne peut se substituer à cette instance et se placer en contradiction avec des décisions de la Conférence des Chefs d’Etat. Il n’y a aucun sommet de prévu par la CEDEAO sur le Togo et la question d’un report des élections législatives ne se pose guère.Le reste relève de gymnastiques et de tactiques qui ne trompent personne », a martelé Gilbert Bawara.

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