Togo / Gestion de la Covid-19 : Le pouvoir de Lomé et son curieux «trophée»

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Selon une étude publiée jeudi dernier par un groupe de réflexion australien, Lowy Institut, sur la gestion de la pandémie, le Togo occupe la deuxième place en Afrique et la première dans la sous-région. Une performance qui réjouit bien évidemment les autorités togolaises mais qui interroge à plus d’un titre.

C’est le Brésil qui a le plus mal géré la pandémie de Covid-19 alors que la Nouvelle-Zélande est la meilleure élève de la planète, selon l’étude publiée par ce groupe de réflexion australien. L’Institut Lowy de Sydney a évalué près d’une centaine de pays sur la base de six critères, parmi lesquels les cas confirmés de nouveau coronavirus, les décès et les dispositifs de dépistage. «Ces indicateurs montrent dans quelle mesure les pays ont bien ou mal géré la pandémie», selon le communiqué de cet organisme indépendant.

Dans ce classement évaluant 98 pays, chaque nation est notée selon un index de 0 à 100. Outre la Nouvelle-Zélande, qui a largement réussi à contrôler la pandémie grâce à une fermeture de ses frontières et a des mesures de confinement et de dépistage «rapides et énergiques», le Vietnam, Taïwan, la Thaïlande, Chypre, le Rwanda, le Togo, l’Islande, l’Australie, la Lettonie et le Sri Lanka figurent parmi les dix premiers pays ayant apporté les meilleures réponses.

Le Togo (1er en Afrique de l’Ouest) obtient une moyenne de 72,8 sur 100, derrière le Rwanda (80,8 /6ème mondial). Sur l’échiquier mondial dominé par la Nouvelle-Zélande (94,4), le Togo devance des nations comme la Corée du Sud (20ème), le Royaume-Uni (66ème), la France (73ème) ou encore la Russie (76ème). Les USA (94ème) et le Brésil (98ème), figurent dans le peloton de queue. « Cette performance, le Togo peut l’attribuer à la réactivité et l’implication des autorités dès la détection du premier cas, et aux nombreuses mesures mises en place depuis lors : installation d’un comité national de crise présidé par le Chef de l’Etat, mise en place de la CNGR, du Conseil scientifique national et des protocoles sanitaires conformément aux dispositions de l’OMS. Ce à quoi s’ajoutent la création d’un centre de prise en charge, des laboratoires d’analyse, de la Force spéciale (FOSAP) dédiés à la Covid-19, puis l’instauration de mesures spécifiques », indique le site gouvernemental, republiquetogolaise.

Performance relative…

Comme susmentionnées, le gouvernement togolais avait déployé plusieurs mesures pour limiter la propagation de la pandémie. Il s’agit notamment de l’instauration de l’Etat d’urgence sanitaire, la fermeture des frontières, la limitation des regroupements, la mise en place du couvre-feu ainsi que le bouclage des villes touchées.

Malheureusement, ces mesures n’ont pas été toujours respectées par les populations. Il nous souvient qu’il a fallu la mise en place de la force anti-covid-19, dont certains éléments se sont d’ailleurs illustrés par leur violence, au point où cela a braqué les populations au lieu qu’il soutienne le gouvernement dans la sensibilisation.

D’ailleurs selon certains spécialistes l’une des clés du succès de gestion de la pandémie réside dans la relation de confiance entre les populations et les autorités. Ici, tout le monde le sait, les relations entre les togolais et la minorité au pouvoir n’ont jamais été au beau fixe.

Et parlant de confiance, il a fallu que Fraternité dénonce le grand mythe qui entoure les grands malades pendant que les pays voisins n’en font point un mystère pour que le gouvernement autorise certaines personnalités contaminées à se déclarer à visage ouvert.

Pas plus qu’il y a deux semaines, nous dénoncions les incohérences monstre qui jalonnent la gestion de la pandémie avec en toile de fond les polémiques fondées sur les curieux tests imposés à l’aéroport international et les couvre feu à géométrie variable imposée lors des fêtes de fin d’année. Un ensemble de mesures qui n’ont point permis de faire reculer sinon de contenir la pandémie au pays de Faure Gnassingbé.

De surcroit, les pays comptant moins de 10 millions d’habitants semblent avoir été avantagés par cette étude. «En général, les pays ayant une population plus faible, des sociétés cohésives et des institutions compétentes sont favorisés pour faire face à une crise mondiale telle qu’une pandémie», indique le rapport de Lowy Institut.

Ainsi, avec ses 8,6 millions d’habitants, le Togo était déjà prédisposé à mieux contrôler d’éventuelle épidémie. D’autant plus que la densité de la population n’est forte que dans la capitale et certaines villes de l’intérieur du pays.

En outre, pour l’Institut Lowy, aucun système politique ne sort vainqueur en termes de gestion de la pandémie. «Certains pays l’ont mieux géré que d’autres, mais la plupart des pays ne se sont distingués que par leurs mauvais résultats», note l’étude.

De quoi ramener sur terre certaines personnes qui se voyaient déjà décerner un oscar pour une gestion efficace de l’épidémie qui jusque-là n’est pas aussi virulente en Afrique qu’ailleurs.

Source : Fraternité

Source : 27Avril.com